En juin 2024, en Allemagne, un fragment de papyrus a été authentifié comme étant la plus vieille copie d’un évangile de l’enfance de Jésus selon l’apôtre Thomas. Il serait vieux d’environ 1 600 ans. Il était conservé depuis plusieurs dizaines d’années à la Bibliothèque d’État et Universitaire Carl von Ossietzky d’Hambourg.
Nul n’avait soupçonné que ce vieux papyrus était en réalité la plus vieille copie découverte d’un évangile selon Thomas ! Des spécialistes l’ont authentifié comme tel en ce mois de juin 2024. Il était jusqu’à présent considéré comme un vieil écrit anodin, s’apparentant à une lettre ou une liste de courses. La mauvaise qualité de l’écriture ne permettait pas de lui donner de l’importance.
Le mot « Jésus » a cependant attiré l’œil des chercheurs. C’est de cette manière que Lajos Berkes, de l’Institut pour le christianisme et l’antiquité de l’Université Humboldt à Berlin et le professeur Gabriel Nocchi Macedo de l’Université de Liège, l’ont ensuite déchiffrés et authentifiés. Ils ont daté ce parchemin du IVe ou Ve siècle après Jésus Christ, soit plus de 1 600 ans. Les chercheurs supposent qu’il s’agirait là d’une copie de l’évangile de l’apôtre, ayant servi d’exercice pour apprendre à écrire, ce qui expliquerait la mauvaise écriture.
Un passage de l’enfance de Jésus
Il serait alors la plus ancienne copie d’un passage de l’évangile de l’enfance de Jésus selon saint Thomas. Ses écrits racontent l’enfance de Jésus de ses 5 à 11 ans et plus particulièrement ses premiers miracles qui n’étaient pas des guérisons mais revêtaient un autre sens. Ils ne sont cependant pas recueillis dans le Nouveau Testament car leur authenticité n’est pas établie par l’Église. Ils font partie des évangiles « apocryphes » ce qui signifie « livre non canonique ». Il ne faut pas les considérer comme cachés, secrets ou hérétiques, mais comme d’un degré inférieur aux livres servant de règle à la doctrine chrétienne, les évangiles canoniques.
Dans ces derniers il n’y a que très peu de passages sur l’enfance de Jésus. L’histoire raportée par Thomas sur ce papyrus change donc de ce qu’on a l’habitude de lire. Il raconte en effet une journée de l’Enfant-Jésus, alors qu’il jouait au bord d’un ruisseau à modeler des oiseaux avec de l’argile. Une fois les douze moineaux formés, il tapa dans ses mains et leur donna à chacun la vie par ce geste.
Cet écrit en grec ancien est conservé à la bibliothèque d’Hambourg et est selon les chercheurs d’un intérêt extraordinaire pour la recherche.
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