Le styliste Jean-Charles de Castelbajac a été choisi par le diocèse de Paris pour dessiner les nouveaux ornements liturgiques qui seront utilisés pour toute la durée de la réouverture de Notre-Dame de Paris. Il avait déjà réalisé des créations pour l’Église auparavant.
Ce 20 juin, le service communication de Notre-Dame de Paris a dévoilé le projet de création de nouveaux ornements liturgiques, réalisés par Jean-Charles de Castelbajac, à l’occasion de la réouverture de la cathédrale.
Il s’agit de proposer des ornements spécifiques aux 700 célébrants de la messe de réouverture. Pour l’équipe de Notre-Dame de Paris, « Cette initiative s’inscrit dans une volonté de marier la noble simplicité de la liturgie, la solennité de ce lieu emblématique et l’élan d’une création contemporaine. » Le créateur Jean-Charles de Castelbajac a aussi été choisi pour sa proximité avec le diocèse de Paris et son expérience. C’est déjà lui qui avait créé les ornements pour les JMJ de Paris en 1997. Les chasubles ont d’ailleurs été utilisées longtemps encore après les JMJ dans les paroisses françaises. Il s’agissait d’un vêtement couleur crème avec en son centre une large bande couleur arc-en-ciel.
En devenant le créateur officiel des ornements liturgiques, Jean-Charles de Castelbajac se trouve intégré à l’Atelier de Notre-Dame, qui regroupe les artisans et artistes qui œuvrent à la restauration et la réouverture au public de la cathédrale. Pour le styliste, c’est une « émotion et un honneur » que de participer à sa manière. D’autant que les chasubles et étoles seront portées par le clergé au cours de la messe du 8 décembre, mais aussi tout le long de la réouverture, qui durera jusqu’à la Pentecôte. Par la suite, elles seront aussi utilisées pour les grandes fêtes liturgiques, et les grandes célébrations comme les ordinations ou la messe chrismale.
S’inspirant de la cathédrale, Castelbajac a dessiné une croix d’or, qui représente la croix glorieuse de Couturier installée dans le chœur depuis 1995, et ayant résisté à l’incendie. Celle-là même qui semblait surgir des cendres à l’ouverture des portes après l’extinction de l’incendie. De cette croix d’or partent des rayons de couleurs, afin de symboliser le rayonnement des vitraux lumineux et colorés de l’édifice et celui de la cathédrale dans l’Église de France.
Jean-Charles de Castelbajac justifie son geste ainsi : « La lumière et son rayonnement ont guidé mon geste créatif, j’ai pensé à la croix glorieuse de Couturier, à l’éclat de la couleur sur la pierre blonde renaissante de Notre-Dame. (…) La couleur, enfant de la lumière, est omniprésente sur les chasubles blanches, en écho aux vitraux qui se reflètent sur les murs de la cathédrale. »

L’ensemble des ornements liturgique dessinés par le créateur. © Jean-Charles de Castelbajac / Notre-Dame de Paris
Les ornements seront produits par de grandes maisons d’art et d’artisanat françaises et offerts en intégralité par le biais du mécénat. Parmi les 2 000 vêtements et éléments, chaque paroisse du diocèse recevra une chasuble, en signe de communion avec l’évêché.
On regrette simplement que le diocèse ait choisi de célébrer la « noble simplicité de la liturgie » et la « création contemporaine » plutôt que la richesse du sacré. Car comme disait le pauvre et saint Curé d’Ars en choisissant ses chasubles : « Ce n’est pas assez beau, rien n’est trop beau pour le bon Dieu… »
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