AGRIF : 40 ans de lutte contre le racisme anti-catholique et anti-blanc

Publié le 03 Mar 2025
AGRIF
À l’occasion des 40 ans de l’AGRIF, Yann Baly, délégué général de l’Alliance générale contre le racisme et pour le respect de l’identité française et chrétienne, revient sur le bilan global de l’association et sur le colloque organisé le 29 mars prochain à cette occasion à Paris. Entretien.

 

| 40 ans après la création de l’AGRIF, quel est votre bilan ?

L’AGRIF a vu le jour en 1984, à un moment où le racisme anti-français et anti-chrétien sévissait déjà. Bernard Antony, l’avocat Georges-Paul Wagner et d’autres en sont les fondateurs et grâce à leur capacité d’anticipation, ils ont vite compris que ces phénomènes allaient prendre de l’ampleur. Depuis ses débuts, les batailles menées par l’association se sont amplifiées, au point de s’inscrire dans une véritable lutte contre ce qui menace l’identité même de la France.

Aujourd’hui, le racisme anti-chrétien atteint des sommets inquiétants. Les statistiques sont éloquentes : alors que les actes anti-musulmans diminuent, ceux visant les chrétiens ne cessent de croître. En 2021, sur 1 380 incidents anti-religieux enregistrés, 686 ont touché les catholiques, soit presque la moitié (49,7 %), tandis que les actes anti-musulmans s’élevaient à 171 (12,4 %).

Cette multiplication découle d’une aversion profonde pour tout ce qui touche au christianisme, exacerbée par une société qu’on pourrait qualifier de « laïcardisée » à l’extrême. Mais aussi d’une hostilité portée par une idéologie islamiste qui s’en prend particulièrement aux Français et aux chrétiens, sans oublier l’influence de groupes de la nébuleuse sataniste qui alimentent également ce racisme anti-chrétien.

Face à cela, l’AGRIF livre un combat judiciaire qui ne remporte pas systématiquement gain de cause, mais qui a le mérite d’exister et de maintenir une vigilance constante contre ceux qui cherchent à détruire l’identité française et chrétienne. Même lorsqu’un procès est perdu, il sert de signal, prouvant qu’on ne peut ni agir ni parler sans conséquences contre la France et son héritage chrétien.   

| Pouvez-vous nous raconter comment l’association a vu le jour ? Quels événements ou constats ont motivé sa création ?  

Tout a commencé dans le cadre des activités du Centre Charlier, notamment ses universités d’été. Fondé quelques années auparavant, en 1981, ce Centre est notamment connu pour avoir initié le pèlerinage de Chartres, parmi d’autres projets. C’est justement lors d’une de ses Universités d’été que les fondateurs de l’AGRIF ont envisagé de créer une structure pour répondre au racisme anti-chrétien et anti-français, un peu à la manière d’un SOS Racisme adapté à leur cause.

Leur idée maîtresse ? Utiliser les lois dites antiracistes comme un levier, en les retournant habilement au service de la défense de notre identité. Ces lois, la loi Pleven à l’époque – la loi Gayssot étant venue après la création de l’AGRIF –, étaient perçues comme des outils politiques visant à bâillonner les défenseurs de la nation et les patriotes, plus qu’à lutter contre le racisme. L’AGRIF a donc cherché à les utiliser pour défendre l’identité française et chrétienne.   

 

| Quelle a été l’action la plus marquante ?  

Les poursuites que nous avons diligentées contre Houria Bouteldja au tout début des années 2000 étaient précurseurs. Elle est la première en France avec son mouvement les Indigènes de la République à importer ce qui deviendra le wokisme. Avec cette affaire, nous avons anticipé tout ce qui allait venir par la suite avec cette idéologie. 

| Pour cet anniversaire, avez-vous prévu des événements pour marquer ses 40 ans ?  

L’AGRIF organise un colloque organisé au Palais du Luxembourg. Cette initiative, rendue possible grâce à la générosité du sénateur Stéphane Ravier, se tiendra le samedi 29 mars de 10 h à 18 h. Intitulé « 40 ans de combat contre le racisme anti-français et anti-chrétien », il réunira des personnalités comme Bernard Antony, président et fondateur, Jérôme Triomphe, avocat-coordinateur, ainsi que des intervenants lors de tables rondes, tels que Richard Haddad ou Isabelle Surply, élue régionale d’Auvergne-Rhône-Alpes, qui se bat au quotidien contre ces atteintes.

Une discussion portera sur le racisme anti-chrétien, avec des figures comme Jeanne Smith ou Hortense Sauveur, tandis qu’une autre abordera ce que l’AGRIF nomme le « racisme anti-humain ».   

Ce dernier concept, développé à la fin des années quatre-vingt-dix, vise les pressions sociétales exercées, à travers des réformes comme le soi-disant mariage homosexuel, la promotion de l’idéologie du genre ou une éducation sexuelle orientée dans les écoles. Cette journée s’achèvera avec une intervention de François Wagner, avocat de l’AGRIF et fils de Georges-Paul Wagner.

| Quels sont vos objectifs pour l’avenir, et comment voyez-vous le rôle de l’association dans les années à venir ?

Pour l’avenir, l’objectif est clair : maintenir cette dynamique de résistance, ce qui nécessite de recruter de nouveaux soutiens et fonds, car les procédures judiciaires sont coûteuses. Actuellement, l’association travaille sur des dossiers comme la cérémonie d’ouvertures des Jeux Olympiques, attaquée pour son caractère anti-français et surtout anti-chrétien, l’incendie de Saint-Omer motivé par une vengeance contre les prêtres ou encore l’assassinat du jeune Thomas à Crépol, dont nous voulons faire reconnaître la dimension raciste, jusqu’ici non admise par la justice française.

 


Pour soutenir l’AGRIF, consulter le programme détaillé et les inscriptions (obligatoires) à la journée du 29 mars : https://www.lagrif.fr/ 

 

>> à lire également : Attaque à Mulhouse, prêtre frappé à Auxerre : une fin de semaine sous haute tension en France

 

Solène Grange

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