Amère pilule

Publié le 25 Oct 2013
Amère pilule L'Homme Nouveau

Les politiciens, ça ose tout et c’est même à cela qu’on les reconnaît. En 2012, éclatait le scandale des pilules contraceptives de 3e et 4e génération grâce à Marion Larat, jeune femme victime d’un AVC suite à l’utilisation de l’une de ces pilules et qui venait de porter plainte contre le laboratoire pharmaceutique Bayer. Les complications et risques de thrombose veineuse dus aux pilules contraceptives ont alors été confirmés par nombre d’experts et en juin 2012, la Commission régionale de conciliation et d’indemnisation des accidents médicaux reconnaissait le lien de cause à effet entre la pilule et l’AVC de Marion Larat.

Après elle, d’autres femmes victimes des effets secondaires de la pilule ont rendu publique leur histoire, faisant apparaître au grand jour, au mieux l’ignorance, au pire la criminelle désinvolture des médecins qui prescrivaient ces contraceptifs à des femmes pourtant susceptibles d’en faire les frais. Les effets de la médiatisation de ce scandale ne se firent pas attendre puisqu’en un an, la consommation des pilules de 3e et 4e génération a baissé de 52 % en France. Les femmes ont jeté leur dévolu sur les pilules de 1re et 2e génération et fait bien vite une croix sur les désagréments de ces dernières par rapport aux contraceptifs des générations suivantes : prise de poids, peau et cheveux et peau plus gras, etc. De son côté, le ministère de la Santé a mis fin le 31 mars 2013 au remboursement de ces produits par la Sécurité sociale. Depuis, le sujet a été mis aux oubliettes… jusqu’à ce que Marion Larat publie mi-octobre le livre La pilule est amère (Stock) et rappelle à la mémoire des Français les risques que présentent ces dangereux cocktails d’hormones. Ce n’est pas que Marion Larat fut à l’origine une fervente partisane des méthodes de régulation naturelle des naissances : elle a pris la pilule comme 80 % des Françaises qui utilisent un moyen de contraception. Mais la réalité lui a éclaté à la figure de manière trop dramatique… Hasard ou sombre machination, l’ouvrage est sorti tandis que l’Agence européenne du médicament rendait public le 11 octobre dernier un avis favorable aux pilules de 3e et 4e génération. L’organisme estime que les avantages de ces contraceptifs demeurent supérieurs aux risques dont ils sont porteurs et qu’un bon suivi médical ainsi que des notices d’utilisation plus détaillées suffiront à écarter le danger.

La politique du risque zéro est bien vite oubliée lorsque l’idéologie ou l’argent sont en jeu. Que l’on ne s’y trompe pas, la contraception représente un marché extrêmement juteux. Par ailleurs, la remise en cause radicale de la pilule n’est pas compatible avec la politique anti-vie menée par nos dirigeants. La pilule ne peut, ne doit pas être assimilée à un produit dangereux et les Françaises sont priées d’oublier qu’elles ingèrent des produits destinés à perturber un cycle pourtant normal non pas pour soigner – auquel cas la pilule est utilisée comme un médicament – mais pour empêcher la vie d’advenir. Les pilules sont une violence faite au corps de la femme mais c’est un secret d’État bien gardé…

Ce contenu pourrait vous intéresser

Société

L’action politique (4/5) | Les devoirs de justice générale en situation d’illégitimité du pouvoir

DOSSIER « Réflexions sur l’action politique » | La cité colonisée par les intérêts particuliers, le bien commun oublié, le mal-être et les difficultés partout : que faire ? La claire vision de la situation et la morale de l’action imposent d’agir et, dans la lignée d’Aristote et de saint Thomas d’Aquin, deux ouvrages contemporains proposent des moyens immédiats pour chacun de faire sa part dans la restauration de l’ordre.

+

action politique
SociétéÉducation

Les écoles hors contrat en plein essor malgré les contraintes

Portées par des parents, des réseaux confessionnels ou sociaux et désormais des acteurs privés, les écoles hors contrat connaissent une croissance régulière. Professionnalisation, diversification des profils et motivations contrastées des familles dessinent les contours d’un secteur de plus en plus structuré. Entretien avec Augustin Yvan, responsable du développement à la Fondation pour l’école.

+

école hors contrat