Anniversaire de la mort de Saint Jean-Paul II, un pape tourné vers la France

Publié le 02 Avr 2020
Anniversaire de la mort de Saint Jean-Paul II, un pape tourné vers la France L'Homme Nouveau

[Publié initialement dans notre Hors-Série n°2 : Jean-Paul II, Pape béatifié, Pape vivant, Pape enseignant, mars 2011

Il y a 15 ans jour pour jour, Jean-Paul II rendait son âme à Dieu. À l’occasion de l’anniversaire de sa mort, L’Homme Nouveau vous propose de (re)découvrir le Hors-Série paru pour la béatification de cet apôtre de la paix. Une plongée dans l’univers d’un pape qui a marqué son époque. 

 

France, es-tu fidèle à ton alliance avec la Sagesse ?

Jean-Paul II a visité sept fois la France, fille aînée de l’Église. L’occasion pour lui de la rappeler à son devoir et de lancer des appels urgents à une rechristianisation plus que nécessaire. 

« Heureusement que Marx était allemand. S’il avait été français, le monde entier serait devenu marxiste ». Par cette boutade, prononcée devant le cardinal Paul Poupard, Jean-Paul II a reconnu la vaste influence intellectuelle de la France. Toute influence crée une responsabilité. 

Appel à la fidélité 

Lors de sa première visite en France comme pape en 1980, Jean-Paul II avait lancé deux apostrophes sévères. À la nation religieuse : « France, fille aînée de l’Église, es-tu fidèle aux promesses de ton baptême ? ». À la nation culturelle : « France, éducatrice des peuples, es-tu fidèle à ton alliance avec la Sagesse éternelle ? ».
Lors de cette même visite, il avait fait une constatation historique valorisante : « La France fut la première communauté nationale d’ Occcident à se déclarer fille de l’Église. Au long des siècles, elle a apporté une contribution spécifique à l’Église catholique par le témoignage éclairé et héroïque de ses saints, la vigueur doctrinale de ses maîtres et le courage apostolique de ses missionnaires. »
Parmi les saints de France qui ont apporté leur « témoignage éclairé et héroïque », deux ont fait l’objet d’une vénération spéciale de Jean-Paul II : Louis- Marie Grignion de Montfort, réévangélisateur de l’ouest de la France, et Jean- Marie Vianney, curé d’Ars. Le Pape est venu sur place, à Saint-Laurent-sur-Sèvre (Vendée) et à Ars (Ain), rappeler la permanence de l’exemple pastoral de l’un et de l’autre. Sa devise pontificale « Totus tuus » a été empruntée à Louis-Marie Grignion de Montfort. Quand le cardinal Wojtyla a été élu pape en 1978, il connaissait personnellement la France. En 1947, jeune prêtre prometteur, il avait été envoyé y faire un séjour, à partir de Rome où il étudiait, par le cardinal Sapieha, archevêque de Cracovie. L’abbé Wojtyla y avait rencontré des prêtres et des laïcs divers et lu le livre France, pays de mission ? paru en 1943, qui témoigne de la déchristianisation des masses. Il avait constaté la dissociation entre des penseurs chrétiens de belle qualité et des masses urbaines qui délaissent la pratique religieuse, puis la culture. La France, nation pilote, n’est pas une chrétienté modèle. 

La ferveur des foules françaises 

Peu à peu, au cours de ses voyages à travers le monde, cette France lui est apparue moins atypique. La sécularisation est à l’œuvre partout. De plus, les foules de France ont marqué une ferveur croissante : à Lourdes en 1983 et 2004, à Lyon, Ars, Paray-le-Monial et Annecy en 1986, à Strasbourg, Metz et Nancy en 1988, à Sainte-Anne d’Auray, Tours et Reims en 1996, aux JMJ de Paris en 1997. 

Le Pape avait reçu une ovation spéciale à Lourdes en 1983. Au début de la querelle sur l’enseignement privé, il y avait revendiqué « pour les parents, le droit de faire donner à leurs enfants l’éducation de leur choix ». Ce soutien avait abouti au retrait du projet de loi Savary et à la chute du gouvernement Mauroy en 1984. 

Ce Pape a fait cardinaux des intellectuels français comme le père de Lubac, le père Congar et Mgr Poupard. Pourtant, des Français ont déçu Jean-Paul II en au moins trois occasions. La première fut la loi autorisant l’avortement en 1975. Même s’il n’était pas encore pape, le cardinal Wojtyla a vu là un exemple destructeur venant de France. Le deuxième chagrin du pape fut le sacre de quatre évêques contre sa volonté par Mgr Lefebvre en 1988, alors qu’il avait secrètement accordé à Mgr Lefeb- vre presque tout ce que celui-ci demandait. Le troisième choc fut le mouvement anti-romain qui se manifesta en 1995 après la destitution de Mgr Gaillot ; y compris avant son départ d’Évreux, la concélébration de la messe par quatre autres évêques. 

La vieille tendance gallicane à la fronde reste sensible à Rome. Mais la France n’est pas un pays simple ; et cette complexité ne se limite pas au domaine religieux… 

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Jean-Paul II s’est rendu sept fois en France métropolitaine :
– en 1980 à Paris,
– en 1983 à Lourdes,
– 1986 : Lyon, Ars, Paray- le-Monial et Annecy,
– 1988 : Strasbourg, Metz et Nancy,
– 1996 : Sainte-Anne d’Auray, Tours et Reims,
– 1997 : Paris,
– 2004 : Lourdes. 

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