L’opération spéciale organisée dernièrement par le ministère de l’Intérieur et des Outre-mer (du 25 novembre au 2 décembre derniers) pour recenser et récupérer auprès des Français les armes non déclarées apparaît une nouvelle fois complètement décalée dans le contexte d’insécurité croissante que connaît le pays. Prévenus que la libre détention d’armes est prohibée, les intéressés étaient invités soit à s’inscrire dûment sur le SIA (Système d’information sur les armes, outil informatique géré par le ministère de l’Intérieur) comme le font déjà les chasseurs et les adhérents aux clubs de tir, pour régulariser leur situation ; soit à abandonner carrément l’instrument visé, le plus souvent hérité d’un aïeul, comme objet affectif ou bien de collection. Sous peine, sinon, de poursuite judiciaire ou administrative, selon les usages coutumiers de notre État de plus en plus totalitaire… L’opération d’abandon volontaire concernait tout type d’armes y compris les bombes aérosols, les armes blanches, les armes de poing, les grenailles ou les munitions. La plupart devaient être détruites, celles ayant une valeur patrimoniale pouvant tout de même être confiées à des musées. On devine que si cette espèce d’« adieu aux armes » a fait « un carton » au sein de la France honnête et bien élevée, laquelle s’est volontiers pliée à l’injonction gouvernementale, comme le constate Ouest France, avec des milliers de dépôts – 140 000 au total, dit-on, sur les cinq à six millions d’armes détenues de façon irrégulière, selon l’estimation « empirique » du ministère – dans les quelque 300 sites régionaux dédiés (gendarmeries, commissariats, sous-préfectures…), appelés « armodromes » pour la circonstance, les gangs et délinquants de tout acabit s’en sont pour leur part bien évidemment exemptés ! Qui dit prohibition dit d’ailleurs trafic : le trafic d’armes est un commerce – estimé par l’Onu à 1 200 milliards de dollars par an – qui prospère dans le monde. Ce ne sont pas, en effet, les armes généralement anciennes de nos demeures paternelles qui servent à alimenter le banditisme et à réapprovisionner massivement les réseaux mafieux. Si les saisies d’armes à feu ne cessent d’augmenter (selon la dernière étude mondiale de l’ONUDC, Office des Nations unies contre la Drogue et le Crime, en 2020), la proportion la plus importante est réalisée dans le cadre du trafic de stupéfiants. Et ce ne sont pas les membres de ces réseaux criminels qui sont venus déposer paisiblement leurs armes dans lesdits « armodromes » ! Autrement dit, non seulement on filtre le moucheron en laissant…
Avortement en France, 50 ans de tragédie nationale
Entretien | L’inquiétude montante sur l’état catastrophique de la natalité française ne semble pas réveiller les consciences sur la banalisation de l’avortement, alors que le lien est évident autant que l’impact sur la société. Un drame auquel aucune réponse n’est apportée, les raisons profondes n’en étant pas étudiées.