Pour cette deuxième journée d’Assemblée plénière des évêques, Hervé Balladur, coordinateur des groupes de travail dédiés à la lutte contre les abus, a présenté publiquement l’avancée des discussions entre les groupes de travail et la centaine d’évêques réunis à Lourdes. Les évêques étaient répartis en neuf ateliers, représentant les neuf thématiques examinées depuis un an. Un bilan révisé sera rendu à 17h30 ce soir, et les évêques voteront jeudi et vendredi les résolutions à adopter.
Les groupes de travail avaient recueilli dans un document de 250 pages la soixantaine de propositions élaborées depuis l’année dernière et il fallait prendre le temps d’échanger sur le travail rendu.
Selon Hervé Balladur, le groupe de travail n°8 portant sur l’analyse des causes des violences sexuelles au sein de l’Eglise aurait suscité des conversations assez vives. Les participants venus rendre compte de leurs observations auraient appréhendé la discussion “de manière frontale”, partageant des “éléments assez âpres”. Un temps de conversation a donc justement été aménagé pour permettre de relever les points de résistances et s’accorder sur les moyens qui seront mis en place.
Le constat général pour le coordinateur des travaux est assez positif, attestant qu’il y a une “convergence des points de vue” et une bonne volonté générale à collaborer en vue de la lutte contre les abus. Certaines propositions diffusées dans la presse avaient polarisé l’attention, comme le diaconat féminin ou l’ordination des hommes mariés, des points qui échappent à l’autorité des évêques.
Une relecture canonique a déjà été faite pour s’assurer que les propositions ne “partent pas dans tous les sens”. Hervé Balladur a indiqué qu’il ne s’agit pas “de faire Vatican III ou bien le synode allemand” mais d’amorcer “un changement de culture, initier un processus en face de cette toile de systématicité”.
Les évêques seraient quant à eux davantage préoccupés par les résolutions qui relèvent directement de leur autorité dans la gestion courante des diocèses. La question des moyens se posent évidemment, car certains évêques sont drastiquement limités en termes de ressources opérationnelles. Ces contraintes matérielles sont prises en compte pendant les échanges, et les résolutions seront peut-être appliquées à l’échelle des provinces.
Les évêques recevront ce soir la “copie finale” des résolutions à adopter et le vote définitif sera le fruit d’une “décision collégiale de l’ensemble de l’Assemblée plénière des évêques”.