Au quotidien n°208 : les nouveaux gardes rouges

Publié le 17 Mai 2021
Au quotidien n°208 : les nouveaux gardes rouges L'Homme Nouveau

De plus en plus, les minorités idéologiques semblent donner le ton du possible et de l’interdit. Ce sont de nouveaux « gardes rouges » note Guillaume Roquette dans son éditorial du Figaro Magazine (14 mai 2021)

C’est un véritable cas d’école. En mars dernier, deux professeurs de Sciences Po Grenoble, taxés d’« islamophobie » et de « fascisme », sont cloués au pilori par un syndicat étudiant d’extrême gauche très influent dans l’établissement. Direction, corps enseignant, étudiants : tout le monde est tétanisé, et les deux malheureux doivent se défendre seuls contre ces accusations. Mais la médiatisation de l’affaire finit par déclencher un rapport de l’inspection de l’Éducation nationale. Et qu’y découvre-t-on ? Que les deux mis en cause, très appréciés pour leurs qualités professionnelles et humaines, ont le malheur d’être « les seuls professeurs de droite » de cet institut d’études politiques, où une petite coterie fait régner un climat de peur, diffamant quiconque ne partage pas leur idéologie.

Jamais les minorités agissantes n’ont aussi été influentes dans la société française. Très organisées, surfant sur toutes les fausses culpabilités à la mode, elles utilisent à la perfection les réseaux sociaux pour discréditer leurs adversaires. Et l’enseignement supérieur est loin d’être leur seul terrain de jeu : elles s’attaquent aussi bien aux professeurs qu’aux chasseurs, aux industriels qu’à la police ou à l’Église, sans parler des journalistes qui ne sont pas assez à gauche. Ces nouveaux gardes rouges, souvent protégés par l’anonymat, n’ont que faire de la vérité, de la discussion contradictoire ou de la présomption d’innocence, et ils peuvent bien souvent compter sur la passivité de leurs victimes, paralysées par des mises en cause infamantes (…)

Le poids réel de ces activistes est inversement proportionnel à leur nocivité. Ils sont certes très influents sur les réseaux sociaux mais ceux-ci ne reflètent heureusement pas la réalité de la société (gardons à l’esprit, par exemple, que seuls 8 % des Français vont quotidiennement sur Twitter, quand 69 % ne le consultent absolument jamais).

Ce contenu pourrait vous intéresser

Société

L’homme transformé (3/3) | Résister à l’emprise du monde moderne

DOSSIER n° 1843 « L’homme transformé, l’illusion d’un salut sans Dieu » | Face à un système fondé sur le consensus, la conformité et la servitude volontaire, la résistance ne peut plus prendre la forme des révoltes d’hier. Elle passe aujourd’hui par la lucidité, la formation intellectuelle et la reconstruction d’une vie réellement libre.

+

l’homme transformé totalitarisme
Société

L’homme transformé (2/3) | La métempsychose du totalitarisme

DOSSIER n° 1843 « L’homme transformé, l’illusion d’un salut sans Dieu » | Sous des formes nouvelles, le totalitarisme poursuit son œuvre de domination. Né du rejet de l’héritage chrétien et de la volonté de refonder l’homme, il s’est recomposé dans les sociétés libérales contemporaines. Sans violence apparente, mais par l’idéologie, le contrôle social et le déracinement, il impose désormais une version de lui-même d’allure douce.

+

homme transformé totalitarisme
Société

L’homme transformé (1/3) | Du totalitarisme au transhumanisme, la tentation de l’homme transformé

DOSSIER n° 1843 « L’homme transformé, l’illusion d’un salut sans Dieu » | Dans son essai L’Homme transformé, Philippe Pichot Bravard analyse un fil rouge de l’histoire moderne : la volonté de créer un « homme nouveau ». Des régimes totalitaires du XXᵉ siècle aux projets transhumanistes, cette utopie revient sous des formes différentes mais garde la même logique. Entretien.

+

homme transformé homme nouveau
Société

La messe n’est pas dite : Zemmour réclame une bouée trouée

L’Essentiel de Thibaud Collin | Dans son nouvel essai La messe n’est pas dite, Éric Zemmour en appelle à un « sursaut judéo-chrétien » pour sauver la France. Mais sous couvert d’un éloge du catholicisme, l’auteur ne réduit-il pas la foi chrétienne à un simple outil civilisationnel ? Une vision politique, historique et culturelle qui oublie l’essentiel : la source spirituelle de la France chrétienne.

+

la messe n’est pas dite zemmour
Société

« Mourir pour la vérité » de Corentin Dugast : reconstruire notre vie intérieure

Entretien | Dans son nouveau livre, Mourir pour la vérité, Corentin Dugast rend hommage à Charlie Kirk, figure chrétienne assassinée pour son engagement, et appelle les catholiques à renouer avec une vie intérieure authentique. Entre prière, combat doctrinal et exigence de vérité, il invite à sortir de l’indignation permanente pour retrouver un témoignage chrétien ferme, paisible et profondément incarné.

+

Charlie kirk Amérique Corentin Dugast