Pour la première fois dans l’Union européenne, l’Autriche a décidé de suspendre temporairement le regroupement familial des migrants, dans un contexte d’accueil trop important et d’intégration peu réussie.
Le 26 mars 2025, le gouvernement autrichien a annoncé une mesure décisive pour renforcer la souveraineté et la sécurité du pays face à l’immigration : la suspension du regroupement familial des migrants. Une première dans l’Union européenne (UE), cette décision a été prise par le ministre de l’Intégration, Claudia Plakolm, qui a précisé que l’Autriche avait « atteint les limites de ses capacités d’accueil ». L’objectif de cette décision est de préserver les systèmes de santé, d’éducation et d’emploi, et d’éviter que ces secteurs essentiels ne soient surchargés par un afflux supplémentaire de migrants. Le gouvernement conservateur, sous la direction du chancelier Christian Stocker, cherche à prendre des mesures fermes face à l’immigration massive, particulièrement après la crise migratoire de 2015. Cette politique vise à garantir que les migrants qui arrivent puissent véritablement s’intégrer dans la société autrichienne, sans compromettre les ressources du pays.
Difficultés pour les migrants
Le ministre Plakolm a souligné que « la probabilité d’une intégration réussie diminue à chaque nouvelle arrivée », citant les difficultés rencontrées par de nombreux migrants pour apprendre l’allemand, trouver un emploi et s’inscrire dans le système éducatif. Le gouvernement a opté pour une suspension de six mois, qui pourrait être prolongée jusqu’en mai 2027 si la situation le justifie. Cette mesure est particulièrement pertinente dans le contexte actuel, où l’Autriche observe une « nette hausse » des arrivées de membres de famille de migrants déjà présents, notamment des Syriens. En 2023, près de 9 300 personnes ont rejoint des migrants bénéficiant du statut de protection, un nombre qui a diminué en 2024, mais qui reste significatif dans un pays de 9,2 millions d’habitants. Bien que le Freiheitliche Partei Österreichs (FPÖ) n’ait pas réussi à former une coalition après sa victoire historique aux élections législatives de septembre 2024, il reste le parti le plus populaire du pays. Face à cette dynamique, le chancelier Stocker, en coalition avec les sociaux-démocrates et les libéraux, doit répondre aux préoccupations de nombreux Autrichiens qui jugent que l’immigration incontrôlée menace la stabilité de leur pays. Les défenseurs des droits de l’homme, comme l’ONG Asylkoordination Österreich, ont réagi vivement, arguant qu’il faudrait justifier d’une « situation d’urgence » pour suspendre le regroupement familial. Pourtant l’Autriche, comme d’autres pays européens,…