De l’Avent à Noël (1/4) : Les lieux de la Nativité, de Jérusalem à Bethléem 

Publié le 12 Déc 2023
Jérusalem bethléem nativité
Le récit de la Nativité met en avant les deux villes qui comptent dans la vie du Christ, Jérusalem et Bethléem, et leur donne, selon les évangélistes Matthieu ou Luc, des significations différentes, soulignant les événements porteur de salut qui y ont lieu.

  « Et toi Bethléem, le moindre des clans de Juda… » (Mi 5, 2). C’est ainsi que Michée, prophète du VIIIe siècle, s’adressait à la ville d’où est issu David. Pourtant, saint Matthieu fait dire aux grands-prêtres et aux scribes de Jérusalem : « Ainsi est-il écrit par le prophète : “Et toi, Bethléem, terre de Juda, tu n’es nullement le moindre des clans de Juda…” » (Mt 2, 5-6). Le prophète et l’évangéliste se contrediraient-ils ? Nullement, puisque l’un et l’autre veulent magnifier Bethléem comme lieu de la naissance du plus grand des rois.  Cette contradiction apparente attire notre attention sur les significations très différentes qu’un même lieu peut avoir, selon le regard que l’on porte sur lui (1). Les Évangiles y sont sensibles. Il y a chez eux toute une géographie symbolique. Nous allons le montrer en comparant la manière dont saint Matthieu et saint Luc évoquent deux lieux étroitement liés au mystère de la naissance du Christ : Jérusalem et Bethléem.   

Jérusalem : ville sainte ou cité impie ?

Dans l’évangile selon saint Matthieu, Jérusalem est dépeinte sous des couleurs très sombres. Les Mages, venus d’Orient pour rendre hommage au « roi des Juifs, qui vient de naître » (Mt 2, 2), ne l’y trouvent pas. Et pour cause : là, règne un roi très différent, Hérode dit « le Grand », politique habile, fastueux reconstructeur du Temple, mais aussi tyran sanguinaire. Il ne pouvait voir en Jésus-Christ qu’un rival à abattre, et il va s’y employer avec toute sa ruse et sa férocité.  Remarquons combien son rapport à l’espace contraste avec celui de saint Joseph ou des Mages. Ceux-ci se déplacent beaucoup, d’un lieu à l’autre, selon les signes que le Seigneur leur adresse. Il ne leur importe pas précisément d’être à Nazareth ou à Bethléem, ou même hors de Terre sainte, en Égypte. Ils aiment leur patrie charnelle, mais leurs racines sont en Dieu d’abord. Dès lors, ils sont en rapport amical avec la Création et tout lieu peut leur être accueillant, pourvu qu’ils y soient avec Dieu, c’est-à-dire, en l’occurrence, avec Jésus. Hérode, lui, ne se déplace pas. Il reste « embastionné » dans son palais de Jérusalem, comme…

Pour continuer à lire cet article
et de nombreux autres

Abonnez-vous dès à présent

Père Albert-Marie Crignon (FSVF)

Ce contenu pourrait vous intéresser

A la uneEglise

Sainte Thérèse d’Avila : enquête sur le phénomène d’incorruptibilité

Focus | Le 28 août 2024, la tombe de sainte Thérèse d’Avila a été rouverte à Alba de Tormes, en Espagne, révélant un fait fascinant : son corps, plus de quatre siècles après sa mort, est resté remarquablement intact. Cette réouverture, la troisième depuis son décès en 1582, a été motivée par une étude scientifique menée par une équipe italienne. L’objectif était d’examiner les mécanismes de préservation de ce corps, un phénomène que l’Église appelle l’incorruptibilité. 

+

Thérèse d'Avila corps
A la uneEgliseChrétiens dans le monde

Nigéria : la multiplication des vocations 

Focus | Cet été, le Nigéria a gagné 23 nouveaux prêtres, ordonnés le 10 août dernier par Mgr Godfrey Igwebuike Onah dans son seul diocèse de Nsukka, au sud du pays. Le diocèse compte désormais 417 prêtres, là où il n’y en avait que 195 il y a dix ans. La population catholique du Nigéria est pourtant assez faible, environ 15 %, et régulièrement persécutée par des groupes islamistes ou des bandes de bergers nomades.

+

Nigéria