À Wisques (62), implantation bénédictine datant de 1889, les moines aussi recommencent une nouvelle année liturgique avec l’Avent. Avec le rythme de leur vie monastique, qui subit en ces lieux bien des aléas de l’histoire, ils attendent avec toute l’Église la venue du Messie.
Dominant la plaine audomaroise, au milieu des champs et des forêts, le petit village de Wisques abrite une soixantaine d’habitants mais aussi une des semences du renouveau bénédictin. Les moines entament en ce premier dimanche de l’Avent une nouvelle année liturgique, dans l’attente de la joie de Noël. Une journée empreinte d’espérance à l’image de la vie tumultueuse mais encore ardente d’un monastère marqué par les revers de l’histoire. Aux premières vêpres, la veille, un postulant de chœur a fait son entrée. La Règle de saint Benoît demande de vérifier une seule chose chez celui qui entre dans la communauté : s’il cherche vraiment Dieu, pour le servir et le louer.
Zélé à l’office divin
Pour cela, il devra se montrer attentif à l’office divin, zélé pour l’obéissance en étant docile et écoutant la formation, la doctrine chrétienne. Il devra aussi se montrer souple et tenace dans les adversités de la vie commune, dans la vie fraternelle, qui comporte ses joies et ses épreuves, et dans le travail. Mais chercher Dieu en tant que bénédictin consiste d’abord dans la louange, une école de service du Seigneur, à travers la liturgie et la prière. Les moines, en prière depuis cinq heures du matin, après l’office des matines et les messes privées, préparent paisiblement leur oratoire pour la messe conventuelle, sommet de la journée monastique. Alors que le soleil automnal s’efface au loin dès le petit matin, la neige s’invite lorsque s’achève l’office de prime, et se dépose silencieusement sur les chemins menant à l’abbaye Saint-Paul de Wisques. L’assemblée des fidèles est assez variée, plusieurs générations et horizons se rencontrent sur les bancs. Certains sont nés dans le village de Wisques, connaissant bien les pères, mais d’autres, en chemin de conversion, visitent pour la première fois une abbaye, et d’autres encore, habitués aux moniales de Notre-Dame, juchées plus haut sur la colline, découvrent une autre liturgie. Ce matin-là, le nouveau père abbé, dom Thévenin, bénit et exorcise l’eau et le sel utilisés pour le rite de l’aspersion. La bénédiction est suivie d’une procession qui quitte l’oratoire pour…