> C’est logique !
Malgré la déchristianisation de la société, l’idée de l’Avent comme période d’attente est restée dans les mœurs, mais souvent très dénaturée, le matérialisme remplaçant le spirituel. Un exemple du phénomène de glissement des concepts.
« Cette année, on s’offre un calendrier de l’Avent de fromage ! » Dans cette phrase, une chose peut nous questionner. Il ne s’agit pas de l’absence de vin adjoint au noble produit laitier… Quoique… La réalité qui fait l’objet de notre perplexité est l’usage d’un terme liturgique dans une formule très généralement laïcisé : l’Avent. Dans le cas du « calendrier de l’Avent », Sommes-nous face à un fruit du christianisme ou bien à sa négation ?
Attente de l’avènement du christ
Si le « calendrier de l’Avent » est une réalité assez récente, il faut remonter à presque mille six cents ans pour saisir l’origine de l’Avent/Advent, période précédant la fête de Noël. En effet, c’est au Ve siècle de notre ère, dans le diocèse de Tours, que l’évêque Perpetuus instaura un jeûne (3 fois par semaine) entre la Saint-Martin (11 novembre) et Noël, dans le but de se préparer à l’avènement du Christ, à la fois sa naissance mais surtout son avènement dans la gloire. En 581, le concile de Mâcon en fait une obligation pour l’ensemble de l’Église. 40 jours séparant de Noël, caractérisés par le jeûne et la méditation des fins dernières, remplacés par 24 jours dans l’attente des cadeaux avec, pour le mieux, un chocolat à manger tous les jours, un fromage, du vin ou autre chose. Les concepts chrétiens sont-ils donc voués à muter pour finalement ne plus rien signifier de leurs origines ? Prenons le temps de faire un peu de logique. Mais, pour une fois, nous ne ferons pas l’usage d’un outil rationnel tel que la définition ou bien l’argumentation. Il s’agit de bien comprendre comment fonctionne notre pensée au travers de notre discours et donc de saisir les mutations historiques des concepts.
Le sens des mots
L’intelligence saisit la nature de la réalité par le média des sens. Par exemple, « le chien » est perçu par nos sens puis compris par notre intelligence. Le signe de cette compréhension s’exprime par des sons produits par notre voix « chi » et « ien ». Décomposés ainsi, ces syllabes n’ont pas de sens en elles-mêmes, ou sinon très accidentellement. L’élaboration d’un langage est complètement arbitraire, quand bien-même il est naturel à l’être humain d’avoir un langage.…