> DOSSIER | « Frassati, Acutis : Canoniser la jeunesse ? »
Mort à 24 ans après une vie brûlée par l’amour du Christ et des pauvres, Pier Giorgio Frassati incarne l’idéal d’une jeunesse chrétienne joyeuse, fervente et engagée. Étudiant, alpiniste, tertiaire dominicain et apôtre de la charité, ce fils de bonne famille turinoise sera canonisé le 3 août prochain. Portrait d’un saint des temps modernes.
La ville de Turin peut s’enorgueillir d’avoir donné à l’Église catholique un grand nombre de saints. Parmi les figures les plus récentes, on ne peut oublier celle du saint Pier Giorgio Frassati (1901-1925), emporté très jeune par la maladie, qui laissa un souvenir toujours ancré auprès de la jeunesse catholique. Issu d’une famille libérale de la capitale piémontaise, fils d’Alfredo Frassati, directeur de La Stampa, grand quotidien libéral italien, Pier Giorgio ne démontra pas, au fil de ses études, de grandes compétences scolaires. Il fit le choix de s’inscrire dans une faculté d’ingénierie mécanique, projetant de travailler auprès des mineurs et d’œuvrer à l’amélioration de leurs conditions de travail. Déjà un souci aigu du prochain l’animait, largement inspiré par la doctrine sociale de l’Église qui, une vingtaine d’années plus tôt, avait été résumée par Léon XIII dans l’encyclique Rerum novarum. Il mourut malheureusement avant l’achèvement de ces études. Le cadre universitaire fut l’occasion pour lui de développer ses qualités humaines et de s’investir auprès de l’action catholique étudiante, la FUCI, où il s’était inscrit en 1919. Sa démarche associative s’étendit aussi au soin des pauvres, dans le cadre de la Société de Saint Vincent de Paul. Le peu d’argent qu’il recevait de sa famille, il le distribuait sans compter aux nécessiteux qu’il rencontrait sur son chemin ou auxquels il rendait visite. Et ce toujours dans le secret pour ne pas inquiéter son entourage. « Aider les nécessiteux, c’est aider Jésus », affirmait-il, pleinement convaincu de l’importance capitale du message évangélique : « Ce que vous aurez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » (1). Et ils étaient bien nombreux, ces pauvres qu’il aimait tant, dans cette grande ville industrielle rongée par la misère sociale. La grande image que nous laisse aussi Pier Giorgio, c’est sa passion pour les sports de montagne. Alpiniste chevronné, comme en témoignent les photographies qui nous sont parvenues, il accomplit de nombreuses ascensions dans les Alpes piémontaises, accompagné par ses camarades…