Catéchèse du Pape : La visite des Mages au Roi nouveau-né

Publié le 26 Fév 2025
corps diplomatique pape François
Malgré son hospitalisation depuis une dizaine de jours, le pape François continue d’écrire les textes d’audiences et d’homélie, notamment sa catéchèse pour le Jubilé 2025 : « Jésus-Christ notre espérance. I. L’enfance de Jésus 6. “Ils virent le petit enfant … se prosternèrent et l’adorèrent” (Mt 2,11). La visite des Mages au Roi nouveau-né ».

 

L’hospitalisation du Pape ne l’a pas empêché de travailler et d’écrire les textes qu’il aurait dû prononcer pour les audiences générales ou les homélies lors des messes. Ce sont bien des textes du Pape, même s’ils n’ont pas été prononcés directement par lui. Aussi nous allons commenter le texte qu’il prépara pour l’audience du 19 février, dans le cadre des commentaires des récits bibliques sur l’enfance de Jésus. Cette fois, il commente l’épisode des Mages propre à saint Matthieu.

On connaît bien cet épisode, qui est le premier que commémore la fête de l’Épiphanie. Les Mages sont les prémices de la Gentilité. Ils ont été introduits auprès du grand Roi qu’ils cherchaient à la suite de l’apparition d’une étoile.

À notre tour, nous devons les suivre et aller à la rencontre du Roi de l’univers, unique Sauveur du monde. L’Enfant, qu’ils ont eu du mal à trouver car l’étoile s’est arrêtée à Jérusalem, leur a souri. À nous aussi, il nous sourira, à la condition de présenter nos dons, qui sont en réalité ceux de Dieu comme le chante la préface des saints, si du moins comme eux et comme Abel, nous présentons notre offrande avec humilité et pureté du cœur.

Avec l’Enfant et sa Mère

Pour nous comme pour eux, toutes les fatigues du long voyage qui mène à Dieu seront oubliées. L’Emmanuel restera avec nous, et nous avec lui. Bethléem, la maison du pain, qui annonce l’Eucharistie, nous a reçus et nous garde à jamais, car l’Eucharistie est le gage de la vie éternelle. De plus, à Bethléem nous possédons, avec l’Enfant, Marie sa Mère. En quel lieu du monde trouverions-nous des biens aussi précieux ? Supplions Marie « la Toute puissante suppliante » de nous présenter elle-même ce Fils qui est notre lumière, notre amour, notre Pain de vie.

Avec les Mages, ouvrons nos trésors : tenons à la main notre or, notre encens et notre myrrhe, pour l’Enfant qui ne parle pas tout en étant pourtant la Parole de Dieu. Il agréera nos dons avec bonté; il ne demeurera point en retard avec nous. Quand nous nous retirerons, nous laisserons nos cœurs sous le domaine du divin Roi, comme les Mages.

Ce sera aussi par un autre chemin, par une voie toute nouvelle, que nous rentrerons dans notre demeure mortelle qui doit nous retenir encore, jusqu’au jour où la vie et la lumière éternelle viendront absorber en nous tout ce qui est de l’ombre et du temps, pour adorer et aimer les Trois. Comme le chante saint Augustin à la fin de La Cité de Dieu, au cours du Sabbat des Sabbats, « nous serons en paix et nous verrons ; nous verrons et nous aimerons ; nous aimerons et nous louerons. Voilà ce qui sera à la fin sans fin ».

Aller à sa rencontre

Dans son attachement à évangéliser les périphéries, le Pape commence par remarquer que les bergers étaient des marginalisés parce qu’impurs. Les Mages, eux, n’appartiennent pas au peuple de l’Alliance. Ils sont des étrangers et pourtant ce sont eux qui viennent adorer Jésus. La première remarque que nous devons faire est que, à l’instar des Mages, pour rencontrer Jésus, il ne faut pas rester immobile. Les Juifs à Jérusalem ont été capables d’indiquer le lieu où se trouvait Jésus, mais, pas plus qu’Hérode, ils ne se sont déplacés d’un pouce. Hérode, le régnant terrestre, a par là montré toute sa faiblesse.

Ce texte nous donne une grande leçon, qu’aimait beaucoup analyser Benoît XVI. Il ne suffit pas de connaître la Bible et en particulier les textes prophétiques pour se syntoniser sur les fréquences divines. Il faut savoir laisser son âme scruter les arcanes divines et permettre à la Parole de Dieu de raviver le désir de notre recherche de Jésus et d’allumer ce désir pour voir Dieu. Hérode le rusé a agi tout autrement. Il a demandé aux Mages des détails précis et surtout, il les a invités à revenir, pour en donner d’autres plus précis. Attaché au pouvoir, il ne voyait en Jésus qu’une menace à éliminer et en aucun cas une espérance à accueillir.

Que Marie nous apprenne à adorer Dieu dans sa petitesse qui est royauté.

 

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Un moine de Triors

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