Catholicisme américain (1/4) : Vance, le nouveau visage du catholicisme de l’ère Trump

Publié le 10 Juin 2025
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J.D. Vance prêtant serment sur la Bible en présence de sa femme et ses enfants. © Office of Vice President of the United States

> Dossier : « Catholicisme américain : entre puissance et fractures »
En quelques mois, J.D. Vance s’est imposé comme une des figures les plus représentatives du catholicisme américain. Son élection comme vice-président des États-Unis d’Amérique y a évidemment beaucoup contribué.

  Les États-Unis d’Amérique ont déjà connu deux présidents catholiques – Kennedy et Biden –, mais Vance est le premier vice-président à être officiellement membre de l’Église catholique. Encore est-ce un converti récent, qui a été baptisé le 11 août 2019. Même s’il a été encouragé par son épouse Usha (d’une famille originaire d’Inde) dans ce chemin de conversion, celle-ci reste hindouiste et végétarienne. Mariés en 2014, ils forment donc un couple interreligieux. 

Soutenu par son épouse

J.D. Vance n’a jamais caché ce qu’il doit à son épouse. Celle-ci l’a d’ailleurs fortement soutenu lors de l’écriture de ce qui est devenu un véritable best-seller aux États-Unis avant même que l’on parle de son auteur comme du futur vice-président.  Hillbilly Elegy, traduit en français sous le titre Une famille américaine (1), tient à la fois de l’autobiographie et du commentaire socio-économique à propos des familles ouvrières blanches américaines dont Vance est issu. Ce sont ces fameux hillbillies dont l’éditeur français nous explique qu’il s’agit d’un « stéréotype sociologique de certains habitants des Appalaches » et que l’on pourrait traduire par « péquenot ».  Leur misère n’est pas seulement économique. Elle aussi sociale, familiale et morale. Et de fait, Vance est né au sein d’une famille déstructurée, dont la mère a connu plusieurs maris tout autant que la drogue et le déclassement professionnel. Son père s’est remarié et s’est éloigné, entretenant une relation distante avec son fils.  Le point d’ancrage de celui-ci fut donc ses grands-parents maternels, et singulièrement sa grand-mère, qu’il appelle « Mamaw ». Une femme rude, au langage direct et peu châtié, capable de mettre le feu à son mari pour lui passer l’envie de s’enivrer. « Mamaw, écrit Vance, venait d’une famille où l’on préférait ouvrir le feu plutôt que de discuter. »  C’est pourtant cette femme qui va lui donner une éducation dans laquelle on apprend à affronter les difficultés et où l’on tente de s’en sortir le mieux ou le moins mal possible. Malgré son manque de raffinement, Mamaw transmet à son petit-fils ce que Orwell a vulgarisé sous le terme de « common decency » (décence ordinaire), une morale incarnée plus que théorisée et qui reflète…

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Stephen Vallet

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