Congrès eucharistiques (2/4) : Reconnaissance du règne du christ

Publié le 28 Déc 2023
congrès eucharistiques

La procession du Saint Sacrement pendant le congrès eucharistique de Charlotte aux États-Unis (Caroline du Nord) en septembre 2005.

À ce jour, 52 congrès eucharistiques internationaux ont été organisés. Ils sont à la fois des manifestations de la piété eucharistique et, comme le dit Paul VI, un signe « d’union entre les peuples les plus divers ». Nés grâce à la profonde dévotion d’une laïque, Émilie Tamisier, ces congrès ont un succès grandissant.

  Les congrès eucharistiques internationaux ont leur origine dans les initiatives d’une pieuse et discrète fidèle, Émilie Tamisier (1843-1910). Née à Tours en 1843, elle entra à l’âge de 20 ans chez les Servantes du Saint-Sacrement, fondées par saint Pierre-Julien Eymard. Elle fit sa profession temporaire à Angers en novembre 1865, mais deux ans plus tard dut renoncer à la vie religieuse. Elle garda une profonde dévotion pour l’Eucharistie. Établie à Ars, elle fut à partir de 1872, sous la direction spirituelle du père Chevrier, le fondateur de l’Œuvre du Prado à Lyon. Il l’encouragea dans son désir de promouvoir le culte eucharistique, un culte qui ne doit pas se limiter aux cérémonies dans les églises et les chapelles, mais retrouver une visibilité sociale.  

Un renouveau de piété

De façon générale, le renouveau de la piété eucharistique dans les dernières décennies du XIXe siècle se fait en réaction au rigorisme janséniste qui avait marqué les décennies précédentes et rendu rare la communion des fidèles. Il y a aussi le refus de la laïcisation de la société d’où Dieu et la religion sont de plus en plus exclus. Le 29 juin 1873, Émilie Tamisier participa au grand pèlerinage national à Paray-le-Monial au cours duquel le député Gabriel de Belcastel consacra la France au Sacré Cœur de Jésus au nom d’une cinquantaine de députés qui l’accompagnaient. Émilie Tamisier dira plus tard : « J’en eus alors comme la vision, Dieu m’appelait à me vouer au salut de la société par l’Eucharistie. » Elle commença alors à organiser des pèlerinages dans les sanctuaires où jadis avaient eu lieu des miracles eucharistiques : à Avignon en 1874, à Douai en 1875, à Faverney en 1878. Elle reçut l’appui de Mgr de Ségur, qui était un des grands apôtres de la communion fréquente, et de Mgr Mermillod, qui était alors évêque auxiliaire de Lausanne et de Genève. Celui-ci suggéra de recourir à un moyen de communication qui se répandait : « Il faudrait songer à un congrès. On ne fait rien aujourd’hui dans le monde de la science, du commerce, du travail, de…

Pour continuer à lire cet article
et de nombreux autres

Abonnez-vous dès à présent

Yves Chiron 

Ce contenu pourrait vous intéresser

À la uneÉgliseTribune libre

Réduire une fracture : appel à la restauration des ordres mineurs

Texte de Mgr Athanasius Schneider | La théorie selon laquelle les ordres mineurs (qui ne requièrent pas l'ordination sacramentelle) sont une forme particulière de l'exercice du sacerdoce commun, théorie avalisée par le pape Paul VI dans le motu proprio Ministeria Quaedam (1972), qui s’est répandue dans la vie et la pratique de l'Église et qui a été juridiquement ratifiée par le pape François dans Spiritus Domini (2021), est étranger à la Tradition bimillénaire de l'Église universelle, tant en Orient qu'en Occident.

+

ordres mineurs
À la uneÉgliseMagistère

La Confirmation : sacrement de l’adieu ?

Parole du Pape | Dans la suite de ses catéchèses sur « L’Esprit et l’Épouse. L’Esprit Saint conduit le peuple de Dieu vers Jésus », le pape François s’est penché sur la Confirmation le 30 octobre dernier. Il y déplorais la faible part d'adultes à être confirmés, alors que la confirmation devrait être le sacrement de la maturité et de la croissance, il devrait permettre à chacun de témoigner de l'Évangile dans le monde.

+

confirmation
ÉglisePhilosophie

L’ecclésiologie à l’épreuve du vitalisme

L'Essentiel de Joël Hautebert | Dans une récente tribune de Grégory Solari, l’éditeur s’appuie sur le vitalisme pour accuser les traditionalistes. Une philosophie issue des courants naturalistes du XIXe siècle. Qu’est-ce que cette philosophie, quelle ecclésiologie engendre-t-elle ?

+

ecclésiologie
ÉgliseSpiritualité

Méditations sur le Credo : En quoi croyons-nous ?

Entretien | De superbes Méditations sur la messe figurent parmi les ouvrages précédents de l’abbé de Tanoüarn. Dans le même esprit vient de paraître, tout aussi riches et émouvantes, ses Méditations sur le Credo, Credo qui constitue la porte d’entrée dans la vie chrétienne.

+

credo