Le Carême touche bientôt à sa fin et en ce temps de la Passion l’église Saint-Germain l’Auxerrois à Paris propose à tous ceux qui le souhaitent de venir vénérer la sainte relique de la Couronne d’épines.
Une occasion de rentrer dans le mystère de la Passion
Nous voici rentrés dans le temps de la Passion. Les statues et les croix dans les églises ont été recouvertes d’un voile violet afin de rentrer dans le mystère de la Passion du Christ. Pour mieux en contempler la beauté, l’église de Saint-Germain l’Auxerrois expose depuis le début du carême les reliques de la Couronne d’épines. Tous les vendredis de carême la paroisse propose de vénérer les reliques de 15 h à 17 h l’heure où Jésus meurt sur le bois de la croix. Et pour le Vendredi saint, cette possibilité s’élargit de 10 h à 17 h.
Une histoire fabuleuse
Les reliques de la sainte Couronne correspondent à l’une des plus précieuses reliques de la chrétienté, car elle a été touchée et portée par le Christ durant sa Passion. Cette sainte Couronne est en France depuis le XIIIe siècle et a une merveilleuse histoire qu’il convient de raconter. Tout d’abord, il ne s’agit pas de la Couronne complète, mais d’un cercle de jonc attaché par un fil d’or. C’était sur celle-ci qu’étaient disposées les épines. Mais celles-ci ont été dispersées dans le monde, au cours des siècles, entre autres, par les empereurs byzantins et certains rois de France. On en compte aujourd’hui 70 répartis dans le monde.
Cette précieuse relique était à l’origine conservée à Jérusalem et était l’objet de nombreux pèlerinages en particulier au IVe siècle. Ensuite entre le VIIes et Xes siècles, pour éviter les pillages des peuples perses, les reliques sont petit à petit déplacées dans l’empire byzantin à Constantinople.
En 1238, les reliques serviront de gage pour l’empereur Baudouin II de Courtenay auprès des banquiers vénitiens qui lui fourniront de l’argent. C’est alors que face à cet événement, le roi très Chrétien Louis IX décide de dédommager les Vénitiens et récupère les reliques. Elles parviennent ainsi en France. C’est dans un cortège qui s’étend à perte de vue que les reliques arrivent à Paris. La foule est venue près de la cathédrale Notre-Dame de Paris pour les vénérer. L’histoire retient ce moment fondateur pour la France où le roi amène les reliques sur l’autel non pas en vêtements de cérémonie, mais en tunique blanche et pied nu, aidé de son frère. C’est en tant qu’homme et créature de Dieu qu’il vient vénérer les reliques et les amener à Notre-Dame de Paris.
Elles seront ensuite placées dans un reliquaire construit sur les ordres de Louis IX sur l’île de la cité : la sainte Chapelle. C’est un véritable trésor du patrimoine avec la particularité d’être une chapelle reluisante de mille couleurs par ses grands vitraux.
Lors de la Révolution, les reliques seront placées dans la bibliothèque nationale. Ce n’est qu’avec le concordat en 1801 que les reliques sont remises à l’archevêque qui les place dans le trésor de Notre-Dame de Paris.
Préservée des flammes
L’incendie de Notre-Dame de Paris, il y a bientôt cinq ans, n’a pas emporté les précieuses reliques. Celles-ci ont été sauvées à temps. Néanmoins, lorsque la flèche s’est effondrée, elle a emporté avec elle une des 70 épines conservées dans le monde. Après l’incendie, la sainte relique est placée dans l’église de Saint-Germain l’Auxerrois où elle se trouve encore aujourd’hui.
Cette sainte relique fait l’objet de nombreux pèlerinages, et est particulièrement vénérée durant le carême. Elle est considérée comme une relique de première classe parce que Jésus l’a portée durant sa Passion.
La Couronne d’épines est l’un des rares vestiges des reliques ayant touché le Christ, c’est une grande et belle opportunité qu’offre l’église Saint-Germain l’Auxerrois en proposant de la vénérer.
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