Toute la liturgie de ce temps de l’Avent souligne l’attente pleine d’espérance qui nous habite, nous qui désirons la venue de celui qui va se révéler en naissant à Bethléem pour apporter le salut à toute créature.
En ce temps de l’Avent le plus court qui puisse être (vingt-deux jours), la troisième et dernière semaine est riche du point de vue liturgique et nous fait déjà entrevoir la lumière de Noël. Voyons-en quelques éléments. Du 17 au 23 décembre, l’Église chante, aux vêpres, les antiennes dites « Ô » car elles commencent toutes par cette interjection. Ces mêmes jours, le MR 1970 les reprend à la messe comme versets alléluiatiques. Ces antiennes qui, selon dom Guéranger († 1875), « contiennent toute la moelle de la liturgie de l’Avent » (Année liturgique), remonteraient au VIe siècle. Elles sont formées de deux parties. Tout d’abord, elles invoquent le Messie à venir sous un titre et des prérogatives qui lui sont attribués par l’Écriture. Elles supplient ensuite ce Sauveur : « Viens », avec, chaque jour, le motif espéré de cette venue. Prenons par exemple deux de ces antiennes :
« Ô Clef de David, sceptre de la maison d’Israël, toi qui ouvres ce que nul autre ne fermera et qui clos ce que nul n’ouvrira, viens et tire de sa prison le captif [littéralement : le vaincu] assis dans les ténèbres et l’ombre de la mort » (20 décembre).
Cette clef de David est prédite par Isaïe (22, 22).
« Ô Aurore (Oriens), splendeur de la lumière éternelle, soleil de justice, viens et illumine ceux qui sont assis dans les ténèbres et à l’ombre de la mort » (21 décembre).
Dans ces deux antiennes, on reconnaît le dernier verset du cantique de Siméon, le Benedictus, chanté chaque matin à la fin des Laudes (Lc 1, 79).
Pas encore Noël mais plus dans l’Avent
Le dernier jour de l’Avent, les communautés suivant le MR 1962 ne célébreront pas le 4e dimanche de l’Avent, mais la Vigile de Noël. Celle-ci, comme le remarque le liturgiste dom Flicoteaux († 1956), « présente un caractère très particulier. Ce n’est pas encore tout à fait Noël, mais ce n’est déjà plus l’Avent. » Le matin, à l’office de prime, dans les monastères, on chante l’annonce de la Nativité. Le Martyrologe romain qui en contient le texte situe l’événement central de l’Histoire par rapport aux grandes…