De Fribourg à Rome avec Philippe Chenaux

Publié le 02 Juin 2024
Philippe Chenaux, professeur émérite d’histoire de l’Église à l’université pontificale du Latran

Philippe Chenaux est professeur émérite à l’université pontificale du Latran. © calu777, CC BY 2.0

Dans Un parcours d’historien. Des falaises de la Sarine aux bords du Tibre, Philippe Chenaux, professeur émérite d’histoire de l’Église à l’université pontificale du Latran, propose un retour sur ses travaux et ses rencontres d’historiens. 

  Philippe Chenaux, professeur émérite d’histoire de l’Église à l’université pontificale du Latran, revient sur son « parcours d’historien ». Il le fait de manière originale dans un livre en trois parties. D’abord par une « esquisse d’autobiographie intellectuelle » où il n’évite pas, parfois, l’autosatisfaction quand il évoque ce qu’il appelle sa « production d’historien ». Puis il publie des lettres du père Emonet, dominicain, disciple de Jacques Maritain et de l’abbé Charles Journet, qui fut son professeur de philosophie à Fribourg et avec lequel il est resté lié jusqu’à sa mort. Enfin, il propose une réédition, revue et mise à jour, de quatre études sur des figures du catholicisme en Suisse et il reproduit un entretien avec le cardinal Cottier paru en 2012 dans une revue italienne. Cette troisième partie est peut-être la plus intéressante. On y trouve, entre autres, une réhabilitation du cardinal Mermillod (1824-1892), à l’encontre des images caricaturales qui se sont répandues de son vivant. Évêque auxiliaire de Genève puis évêque de Fribourg, Mermillod fut antilibéral, ultramontain, défenseur de l’infaillibilité pontificale, et aussi un très actif promoteur de la doctrine sociale de l’Église. Philippe Chenaux écrit : « vérité, liberté, beauté, telles sont les grandes valeurs […] qui régissent ma vision du monde et sur lesquelles s’est construit mon parcours d’historien » (p. 116). De façon plus concrète il dit, page 93, se retrouver « pleinement dans l’orientation libérale, pro-européenne et antitotalitaire de la revue Commentaire », fondée en 1976 dans le sillage du philosophe et commentateur politique Raymond Aron. L’entretien sur le concile Vatican II avec le dominicain Georges Cottier contient des informations précieuses. Théologien privé de Mgr de Provenchères au Concile, puis peritus (expert) auprès du cardinal Journet lors de la IVe session, le père Cottier fut nommé Maître du Sacré Palais par Jean-Paul II en 1989, c’est-à-dire théologien du pape« le correcteur des documents du Pape », disait-il modestement. Il sera créé cardinal par Benoît XVI en 2003.  On relèvera encore ce jugement dépassionné de Philipe Chenaux sur le pontificat du pape François : « Avec François, une nouvelle époque de l’histoire de la papauté s’ouvrait : le pasteur du peuple avait pris la place du docteur de la foi. Aussi paradoxal que cela puisse…

Pour continuer à lire cet article
et de nombreux autres

Abonnez-vous dès à présent

Yves Chiron

Ce contenu pourrait vous intéresser

À la uneÉgliseSociété

Padre au combat : au cœur de la mission, avec les soldats

Initiatives chrétiennes | Ancien aumônier militaire auprès des chasseurs alpins, des parachutistes et des légionnaires, le père Yannick Lallemand a accompagné les soldats jusqu’au cœur de l’épreuve, notamment lors du drame du Drakkar, à Beyrouth, en 1983. Retour sur une vie au service des âmes, à la croisée du courage militaire et de l’espérance chrétienne.

+

padre aumônier militaire
CultureLectures

Scarlatti et Campra à l’honneur pour la Semaine Sainte

Recensions | La Rédaction de L'Homme Nouveau vous propose une page culture, avec un choix de quelques livres religieux, DVD ou CD. Des idées de lecture à retrouver dans le n° 1829. Pour ce Carême, redécouvrons le Stabat Mater de Scarlatti dans la version de Gardiner rééditée en 2020, agrémentée du Requiem de Campra et de quelques autres pépites.

+

scarlatti carême
ÉgliseSpiritualité

1ers samedis de Fatima (1/9) | Le Cœur immaculé de Marie : un remède pour notre temps

Jubilé 2025 des 1ers samedis de Fatima | 2025 est une année jubilaire pour l'Église, mais c'est aussi le centenaire d’une demande toute particulière de la Vierge de Fatima : « la communion réparatrice des premiers samedis du mois », évoquée dès 1917. Le 10 décembre 1925, Notre-Dame apparaît à Lucie, pour lui donner les détails de cette dévotion des premiers samedis du mois et lui demander de commencer à la propager.

+

fatima samedis