De l’Avent à l’avènement, la naissance du Christ en nos cœurs

Publié le 03 Déc 2022
avent

Crédit photo : CC BY-SA 3.0, Szilas

Autour de la naissance divine, les textes entendus dans la liturgie reprennent la prophétie de saint Jean-Baptiste, le cri d’Élisabeth reconnaissant le Sauveur caché et les hymnes célébrant la Vierge par laquelle il est entré dans le monde.   Au début de l’Avent, l’Église nous fit entendre les avertissements de Jésus sur son propre retour : « Il reviendra de nouveau, synthétise la préface, revêtu de sa gloire. » (MR1970, 1e préf. de l’Av.). Cette perspective correspond mieux à un avènement – sens du mot latin Adventus – qu’à la naissance d’un enfant d’une famille modeste, que nous allons bientôt célébrer. Toutefois, la liturgie passe sans cesse de la naissance de Jésus à Bethléem au début de sa prédication et à son retour glorieux à la fin des temps. Ainsi, ce dimanche, quelques jours après avoir relu les récits de l’Annonciation et de la Visitation, l’Église nous fait-elle entendre Jean (MR1962) exhortant ses auditeurs à la conversion peu avant que le Christ ne commence sa vie publique. Le Précurseur reprend les oracles d’Isaïe : « Une voix crie dans le désert : préparez la route du Seigneur, rendez droits ses sentiers » (Lc 3,4 ; Is 40,3). Ce même jour, on lit aussi (MR1970) le passage de saint Matthieu où un ange apparaît à Joseph et le rassure sur la conception virginale de l’enfant (1,18-26). Cet évangile se termine par une prophétie d’Isaïe : « Voici que la Vierge concevra, et elle enfantera un fils ; on lui donnera le nom d’Emmanuel, qui se traduit : “Dieu avec-nous” » (v. 23 ; Is 7,14). « Pour libérer l’humanité captive, tu n’as pas craint de prendre chair dans le corps d’une vierge », chante au Christ le Te Deum. Le Sauveur a voulu d’abord être un petit enfant, né d’une femme. La Vierge Marie est assez présente dans la liturgie de l’Avent, en particulier à l’approche de la Nativité. On lit notamment le récit de la Visitation. « Heureuse, celle qui a cru », dit Élisabeth à Marie qui vient à elle (Lc 1,43). « Heureux, vous aussi qui l’avez entendu et qui avez cru, commente saint Ambroise (†397), car toute âme qui croit conçoit et engendre le Verbe et le reconnaît à ses œuvres. Que l’âme de Marie soit en chacun de vous, pour qu’elle exalte le Seigneur ; que l’esprit de Marie soit en chacun de vous, pour qu’il…

Pour continuer à lire cet article
et de nombreux autres

Abonnez-vous dès à présent

Pierre Julien

Ce contenu pourrait vous intéresser

A la uneEgliseSpiritualité

« Je veux voir Dieu ! » (3) : Faut-il encore parler de l’Enfer ? 

Le Christ a-t-il essayé de nous inculquer la crainte infantile de l’Enfer pour nous pousser vers le bien ou y a-t-il réellement un lieu de punition éternelle pour ceux qui ont refusé jusqu’au bout l’amour de Dieu ? C’est la question fondamentale que chacun devrait se poser et à laquelle l’aumônier de « Notre-Dame de Chrétienté » tente de répondre. Car il n’y a qu’une alternative : soit nous risquons de nous damner définitivement, soit nous sommes sauvés par avance.

+

voir dieu fins dernières enfer
EgliseLiturgie

Efficacité des sacrements : des dénaturations néfastes

Un nouveau document romain est venu rappeler il y a quelques semaines les conditions indispensables pour qu’un sacrement soit valide. Une mise au point rendue nécessaire par l’irrespect des rites par certains ministres et dont ce document redit la gravité. Entretien avec Cyrille Dounot, canoniste.

+

sacrement bapteme
Eglise

Crise de l’Église et mystère d’iniquité

« L'Église fait l’expérience de la nuit obscure. Le mystère d’iniquité l’enveloppe et l’aveugle. » C’est ainsi que le Cardinal Robert Sarah commence son livre intitulé: Le soir approche et déjà le jour baisse (1). Il est évident que, à notre époque, l'Église traverse une crise profonde (2) qui laisse de nombreux catholiques désemparés et meurtris. On parle, on débat et on discute de tout et de rien. On veut un enseignement nouveau, moderne, très différent de celui que la Tradition et le Magistère de l'Église nous ont toujours transmis, et donc, notamment, un changement de l’enseignement doctrinal et moral de l'Église parce que, dit-on, au XXIe siècle, les fondements sociologiques et scientifiques de ce dernier ne seraient plus pertinents.

+

église
Eglise

Les chanceliers (4/4) : Le rôle du chancelier au sein du diocèse et de l’Église

Dossier « Les chanceliers, bras droits discrets des évêques » 4/4 | Certains évêques se sont récemment saisis de la possibilité de nommer des chanceliers laïcs, remettant sur le devant de la scène une fonction plutôt obscure pour la majorité des fidèles. Le chancelier du diocèse d’Avignon définit cet office, à la charnière de l’administratif, du juridique et du pastoral et spécifiquement prévu par le droit canon.

+

chancelier
ChroniquesLiturgie

Joie de la Croix

L'esprit de la liturgie | Il est paradoxal de célébrer une mise à mort si cruelle et pourtant la Croix est un motif de réjouissance pour les chrétiens que la liturgie souligne dans plusieurs fêtes et hymnes mais particulièrement au milieu du Carême, avec le dimanche de Laetare.

+

joie de La Croix
ChroniquesLiturgie

La Pause liturgique : Trait « Qui confidunt » (4ème dimanche de Carême)

La messe du 4ème dimanche de Carême est dominée dans son ensemble par le thème de la cité idéale, l'Église, représentée par la Jérusalem de la terre, ville forte, ville haute, ville de paix. On a déjà vu ce thème dans l'introït, dans le graduel ; il est à nouveau présent dans le trait. Le psaume auquel il est emprunté est un des cantiques des montées que les pèlerins récitaient ou chantaient en se rendant au moins une fois l'an à la cité sainte. La mélodie du 8ème mode est parfaitement adaptée aux sentiments qui traversent cette pièce très sereine. Elle est presque entièrement constituée de formules mélodiques classiques. Il n'y a donc pas d'originalité dans ce trait dont toute la grâce est de nous communiquer le calme et la confiance que le texte et la mélodie nous inculquent ensemble.

+

Qui confidunt carême