Des cardinaux, pourquoi faire ?

Publié le 17 Fév 2014
Des cardinaux, pourquoi faire ? L'Homme Nouveau

L’élection du cardinal Bergoglio au souverain pontificat, le 13 mars dernier, a embrasé le monde médiatique qui s’est donné pour mission une nouvelle fois de conseiller le nouveau Pape sur la meilleure façon de réformer l’Église.

Des hommes hors du temps

Plusieurs mois après, cette mission autoproclamée n’est pas terminée. Il n’est pas un jour sans qu’un organe de presse à travers le monde répercute des propos, lance des propositions, suppute des informations allant dans le sens de cette réforme médiatique de l’Église, qui ressemble davantage à une reddition au monde qu’à un accroissement du sens du service et de la sainteté.

Parmi bien d’autres, le Collège des cardinaux se trouve en ligne de mire. Rien de nouveau ! Depuis longtemps, l’existence du Sacré Collège titille les journalistes-réformateurs. En cause ? Bien sûr, l’âge des cardinaux est souvent avancé dans un monde qui vit au rythme du mouvement perpétuel et dans la philosophie du progrès que les cardinaux seraient, de ce fait, censés freiner.

Le « sénat » de l’Église

Mais l’âge n’est pas le seul motif de reproche adressé aux cardinaux. On estime que ce « sénat » de l’Église, dont le choix des membres repose sur la volonté personnelle du Souverain Pontife, a décidément un air bien peu démocratique. Cette survivance d’Ancien Régime entretiendrait l’Église dans son incapacité à se renouveler en profondeur, à épouser les aspirations démocratiques qui se font jour, ici ou là, en son sein. Limitée à quelques groupes exprimant tout haut ce que l’ensemble des fidèles sont désormais tenus de penser, cette aspiration à la démocratisation de l’Église impliquerait une transformation radicale du Collège des cardinaux qui devrait se réduire comme une peau de chagrin, revoir son mode de désignation et se transformer en un gouvernement collégial de l’Église.

Des provocateurs ?

Il y a jusqu’à la couleur rouge sang, propre au cardinalat, qui choque les yeux trop fragiles de la modernité médiatique. Barrettes, calottes, surplis, capa magna, le titre même d’Éminence forment la panoplie d’hommes placés ainsi hors du temps et hors de leur époque, comme des provocations vivantes à l’égalité et à la simplicité qui constituent aujourd’hui les valeurs de l’homme contemporain.

À quoi servent les cardinaux ? D’où viennent-ils et pourquoi même ­existent-ils ? À quelle exigence répond leur présence dans l’Église en ce début de XXIe siècle ? Si l’Église est toujours à réformer dans le sens d’une plus profonde sainteté, laquelle se situe plus certainement dans la fidélité aux exigences du Christ, vrai Dieu et vrai homme, que dans les épousailles avec un monde facilement volage, le Sacré Collège n’y échappe bien sûr pas. Son histoire même le prouve comme elle indique également que le hasard et les aspirations mondaines ne président pas à son existence. Redécouvrir le sens du cardinalat à l’occasion de la création des nouveaux cardinaux par le Pape François, c’est justement tout le sens de ce nouveau dossier de L’Homme Nouveau. On y trouve : 

– Le Sacré Collège au fil du temps, par l’historien Yves Chiron;

– Les nouveaux cardinaux du Pape François, par Yves Chiron;

– Ce que vous avez toujours voulu savoir sur les cardinaux sans oser le demander, par Philippe Kersantin.

Ce contenu pourrait vous intéresser

ÉgliseSpiritualité

Le pari gagnant de Sacré Cœur

Sorti le 1er octobre, le film Sacré Cœur a su transformer la polémique en tremplin. Interdit d’affichage dans les réseaux de la RATP et de la SNCF pour « caractère prosélyte », le docu-fiction de Steven et Sabrina Gunnell s’impose comme un véritable phénomène au cinéma.

+

sacré cœur cinéma
ÉgliseLiturgie

La pause liturgique | Agnus 12, Pater cuncta (Fêtes des saints)

Cet Agnus Dei est daté du XIᵉ siècle et ses sources manuscrites proviennent surtout d’Italie ou de France. Sa mélodie du 2ᵉ mode est assez expressive et certains de ses intervalles, assez importants lui donnent un caractère assez aérien. Les première et troisième invocations sont identiques, et la seconde est mélodiquement plus sobre et plus retenue.

+

grégorien croix introït offertoire agnus dei communion
ÉgliseLiturgie

La pause liturgique | Sanctus 12, Pater cuncta (Fêtes des saints)

Le Sanctus XII est richement représenté au niveau des sources manuscrites puisqu’on en compte un peu plus d’une centaine. Daté du XIIIᵉ siècle, ce Sanctus est emprunté mélodiquement au 2ᵉ mode, et sa structure mineure lui confère un caractère méditatif assez remarquable. Il est expressif, tout en étant aussi très intérieur.

+

sanctus
ÉgliseLectures

Carte blanche : L’« épouvantail » Rampolla

Jean-Marc Ticchi, spécialiste de l’histoire de l’Église au tournant des XIXᵉ et XXᵉ siècles, offre la première biographie historique du cardinal Rampolla (1843-1913), secrétaire d’État de Léon XIII pendant plus de quinze ans, et qui a eu, dès son vivant, une mauvaise réputation dans certains milieux.

+

cardinal Mariano Rampolla