Drac : Un siècle d’engagement au service de la France et de la jeunesse

Publié le 08 Nov 2024
La Drac – anciennement ligue de Défense des Droits du religieux ancien combattant – organise un colloque, le samedi 16 novembre à Paris, pour fêter son centenaire. Marc Levatois, le président de l’association, nous en explique les buts et l’origine et propose un aperçu des interventions qui mêleront l’histoire de l’association avec ses perspectives. Entretien. 

 

| Quelle est l’origine de cette association? 

La France avait voté en 1901 et 1904 des lois antireligieuses. Les congrégations enseignantes, les communautés contemplatives avaient été chassées de France. L’abbaye de Solesmes avait été vidée. Les chartreux avaient quitté leur altitude silencieuse. Tous étaient partis à l’étranger. Nous ne parlons pas du clergé séculier qui n’évoluait pas sous le même régime. En 1914, la guerre fut déclarée. Avec la mobilisation générale, le gouvernement suspendit les décrets d’expulsion des congrégations. Un régime d’exception fut créé. Il permettait aux religieux de revenir et servir leur patrie. La plupart devinrent aumôniers, brancardiers ou infirmiers. Certains combattirent. Une sorte de camaraderie des tranchées s’était installée avec ces religieux qui avaient pris les armes et qui subissaient des pertes. À la fin de la guerre, ils se réinstallèrent en France mais ils ne pouvaient pas toujours retourner dans leurs abbayes. Avec l’arrivée du Cartel des Gauches en 1924, le président du conseil, Édouard Herriot, décida d’appliquer à nouveau les mesures de proscriptions suspendues en 1914. Face à cette menace, des hommes réagirent. Une campagne dans la presse s’ouvrit, avec notamment la lettre ouverte écrite par le père Doncoeur, commençant ainsi : « Pour l’honneur de la France, nous ne partirons pas.» Le 2 août 1924, dom Moreau, un moine bénédictin de l’abbaye de Ligugé, fonde la Drac. Il était lui-même un ancien aumônier militaire blessé et gazé durant la guerre. L’association a donc été créée dans ce but : protéger les droits des religieux rendus incontestables par leur service du pays. Jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, elle œuvra. Aucun religieux ne quittera le territoire français. Durant tout l’entre-deux-guerres, les décrets antireligieux seront simplement suspendus. L’abolition n’eut lieu que pendant la Seconde Guerre mondiale. En 1940, l’État français promulgue une loi levant les interdictions touchant les congrégations. Cette loi est maintenue à la Libération. Aujourd’hui nous sommes toujours reconnus comme un mouvement d’anciens combattants. Nous appartenons au comité de la Flamme de l’Arc de Triomphe. Nous faisons partie de la Fondation Maginot (FNAM).

| La Drac est…

Pour continuer à lire cet article
et de nombreux autres

Abonnez-vous dès à présent

Domitille de Brü

Ce contenu pourrait vous intéresser

À la uneSociétéFin de vie

Fin de vie : les paradoxes d’un projet de loi

Entretien | Depuis ce lundi 12 mai, l'hémicycle de l'Assemblée nationale est le théâtre d'une évaluation des deux textes, l'un portant sur la fin de vie et l'autre sur les soins palliatifs. Le 27 mai est la date prévue pour les votes distincts. Entretien avec Joël Hautebert, professeur d’histoire du droit.

+

euthanasie fin de vie
SociétéÉducation

Les Académies Saint-Louis au service de l’éducation intégrale

Initiatives chrétiennes | Le premier internat des Académies Saint-Louis ouvrira ses portes à la rentrée 2025 en Sologne. Porté par une équipe d’éducateurs inspirée par les grands pédagogues chrétiens, ce projet ambitieux veut offrir aux garçons un cadre de vie structurant, fondé sur l’exigence académique, la vie communautaire et l’attention personnalisée.

+

Académie Saint-Louis de Chalès
CultureArt et Patrimoine

Les racines du futur : une dîmerie vendéenne préservée

Pendant des années, l’historien Reynald Secher a œuvré à la restauration du vieux prieuré Saint-Pierre-ès-Liens à La Chapelle-Basse-Mer (44), à la fois berceau d’une partie de sa famille et lieu privilégié de ses recherches historiques qui devaient le conduire à démontrer l’existence d’un génocide vendéen. Ce 17 mai, il inaugure la dîmerie restaurée.

+

Reynald Secher vendée