Écologisme : un nouveau dogme moral ?

Publié le 23 Août 2024
écologisme

Un dogme pseudo-chrétien : faire pénitence après avoir croqué la pomme de la révolution industrielle. © Frans van Heerden/Pexels

ENTRETIEN | Pendant que les médias profitent encore des chaleurs estivales pour agiter la peur du dérèglement climatique, Benoît Rittaud, enseignant et chercheur en mathématiques, dénonce la censure imposée par certains idéologues. Dans son dernier livre Mythes et légendes écologistes, le président de l’« Association des climato-réalistes » relève la confusion de certains scientifiques entre le vrai et le bien et l’élaboration d’une psychose collective. 

 

| « Tout indique pourtant que la fin du monde environnementale n’est pas pour demain. Les données disponibles montrent que d’une manière générale les choses s’améliorent, et ce de façon vérifiable. » Votre livre va à contre-courant du discours catastrophiste sur la crise climatique. Comment expliquer votre optimisme ?

Le climat est quelque chose de complexe : on devrait plutôt parler des climats tant il en existe de différents, ne serait-ce qu’en France. Chacun est composé de multiples données, avec des courbes dans tous les sens. Pour savoir si nous avons affaire à une crise climatique, il faut observer une évolution dans tous les domaines. Or, la nature n’a jamais été une chose bien réglée : elle évolue en permanence, chaque donnée va dans un sens différent. Pour donner un exemple précis, on alertait il y a dix ans sur le fait que la banquise allait fondre entièrement. Puis la fonte s’est arrêtée : la banquise est stable aujourd’hui. Lorsque l’on compare ce qui nous était annoncé avec ce qui s’est vraiment passé, on devient plutôt optimiste et on regarde avec recul les nouvelles annonces. Il est facile de mettre tous nos malheurs sur le dos du changement climatique, et de monter en épingle chaque fait divers météorologique en l’imputant à l’homme. Pourtant, un réchauffement modéré peut être profitable en certains endroits. Par exemple, c’est grâce à l’augmentation du CO2 dans l’atmosphère provoquée par les activités industrielles que la surface verte de notre planète augmente.

| D’où vient alors cette crainte de la catastrophe écologique ?

Les facteurs sont nombreux. Ils sont à l’échelle de notre civilisation occidentale judéo-chrétienne – les autres s’y intéressent beaucoup moins. Il s’agit sans doute d’une maladie civilisationnelle, une psychose collective que l’on comprendra mieux une fois terminée. Je donnerai toutefois deux pistes pour comprendre cette peur climatique. D’abord, j’y vois un nouveau mode d’expression de l’éternelle culpabilité chrétienne. L’Occident déchristianisé recycle – sans mauvais jeu de mots – certains schémas de pensée chrétiens : nous devons faire pénitence…

Pour continuer à lire cet article
et de nombreux autres

Abonnez-vous dès à présent

Marguerite Aubry

Marguerite Aubry

Ce contenu pourrait vous intéresser

À la uneÉgliseSociétéArt et Patrimoine

Saint-Pierre de Rome : Le chef-d’œuvre collectif de la chrétienté universelle

Hors-série n° 60-61 | La consécration de la nouvelle basilique Saint-Pierre de Rome eut lieu exactement 1300 ans après celle de Saint-Pierre du Vatican. Pendant près de deux siècles, l'action continue de plus de 20 papes, le concours d'artistes de génie tels que Bramante, Raphaël, Michel-Ange, Maderno ou le Bernin, permirent à un chef d'œuvre d'harmonie de voir peu à peu le jour : l'église-mère de toute la chrétienté.

+

saint-pierre basilique
SociétéÉducation

L’école catholique sous contrat pourra-t-elle rester catholique ?

L’Essentiel de Thibaud Collin | L'entrée en vigueur de l'EVARS place les établissements catholiques sous contrat devant une contradiction majeure : enseigner une anthropologie contraire à la foi ou assumer un affrontement avec l'État. Ce programme, obligatoire dès la maternelle, interroge la possibilité, même pour une école catholique, de rester fidèle à son identité et à sa mission.

+

école catholique evars