Le nouveau programme d’éducation à la vie affective, relationnelle et à la sexualité (Evars) était présenté fin janvier par Élisabeth Borne, ministre de l’Éducation nationale, devant les représentants du Conseil supérieur de l’éducation. Ce projet, né sous l’impulsion de Pap Ndiaye, a déjà été réécrit deux fois.
Le futur programme d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle (EVARS), prévu pour la rentrée 2025, continue de diviser. Dès la maternelle, le programme propose aux enfants d’identifier des « adultes de confiance » dans leur entourage, incluant parents, enseignants, médecins ou entraîneurs sportifs. Cette démarche, censée prévenir les abus, est critiquée pour sa tendance à diluer le rôle central des parents. Pascale Morinière, présidente des Associations familiales catholiques (AFC), souligne : « Les parents sont invisibilisés, ils sont identifiés comme des adultes de confiance parmi tant d’autres. […] On indifférencie ainsi dans l’esprit des enfants la place particulière et l’autorité légitime de leurs parents. »
L’« identité de genre »
Un autre point de discorde concerne la notion d’« identité de genre » présente dans le programme. Bien que sa fréquence ait diminué par rapport aux versions précédentes, elle reste un élément central dans plusieurs cycles d’enseignement. Dès le primaire, des activités encouragent les élèves à remettre en question les rôles traditionnellement associés aux « genres » ou à analyser les « stéréotypes » présents dans les jouets et les publicités. En classe de cinquième, le programme propose de distinguer sexe biologique, genre et orientation sexuelle, tandis qu’en terminale, il suggère une réflexion sur les « Marches des fiertés » et leur signification. Philippe Delorme, secrétaire général de l’Enseignement catholique, exprime ses réserves : « Le projet présente l’éducation à la sexualité comme une matière à part entière, qui correspond à un programme. Mais on ne peut pas faire entrer un sujet comme celui-là dans un programme ! »
Le consentement
Le programme met également l’accent sur le « consentement » comme fondement des relations humaines. Bien que cette notion soit cruciale, certains estiment qu’elle est insuffisante en tant que seul référentiel éthique. Ils craignent que des enfants ou adolescents vulnérables puissent consentir à des situations préjudiciables en l’absence de repères moraux solides. Pascale Morinière avertit : « Un abuseur peut savoir comment s’y prendre avec un enfant qui pourrait se sentir bien en sa présence (émotion positive) et “’consentir”’ à des gestes d’abus. L’identification des émotions doit être complétée par une formation objective de l’intelligence et de la…