Lors de l’homélie qu’il a donnée le Jeudi saint, pendant la messe chrismale, le Saint-Père a engagé de manière surprenante (pour une telle circonstance) son autorité en évoquant le problème de l’obéissance des prêtres dans l’Église. Il a très clairement visé des mouvements réclamant l’ordination sacerdotale des femmes alors que la question a été définitivement tranchée par son prédécesseur le pape Jean-Paul II. S’il n’a pas donné de noms, Benoît XVI a parlé de « prêtres dans un pays européen », visant ainsi l’Autriche. Il aurait aussi pu parler de l’Allemagne, sa propre nation, dans laquelle des groupes de catholiques ont fait profession de contester le magistère de l’Église.
Même si l’on est habitué à l’opposition progressiste en Autriche, l’Église dans ce pays surprend encore par l’attitude de certains membres de sa hiérarchie. Le cardinal Schönborn s’était déjà distingué à plusieurs reprises en participant à des célébrations liturgiques peu orthodoxes, agrémentées de lancement de ballons. Mais cette fois-ci l’archevêque de Vienne étonne encore davantage en maintenant à son poste un conseiller paroissial homosexuel élu par la paroisse, élection que le curé avait refusé de valider au regard de la doctrine et de la morale de l’Église.
Reçu par le cardinal Schönborn, le conseil paroissial reste donc en poste, tandis que le curé de la paroisse a démissionné de sa charge de curé, se sentant désavoué par sa hiérarchie.
Une partie de la presse autrichienne – et pas la plus sérieuse – rapporte les propos d’une femme qui accuse le curé d’avoir été son amant pendant trois mois. Ayant rompu, il aurait préféré quitter sa paroisse.
Ragots ? Vérité ? Quoi qu’il en soit, si ce prêtre a eu une telle attitude, son départ est prudent. S’il ne l’a pas déjà fait, il lui reste la possibilité de se confesser et de retrouver la voie normale de l’exercice de son sacerdoce, qui implique la chasteté parfaite. Mais la faute contre la chasteté n’efface en rien l’attitude surprenante de l’archevêque de Vienne qui maintient à son poste un conseiller paroissial homosexuel qui vit notoirement en concubinage. De son côté, l’ancien prêtre américain Francis De Bernardo, notoirement homosexuel, a félicité le cardinal de Vienne en ces termes : « En prenant ce temps pour rencontrer et écouter l’expérience d’un homme gay, le cardinal est un modèle pour tous les dirigeants de l’Église
». Avec ces mots, nous touchons justement tout le problème de l’attitude du cardinal Schönborn, quelles que soient ses intentions par ailleurs. En ne recevant pas le curé pour un échange d’explications, et en maintenant le conseiller paroissial à ce poste, il laisse croire que son autorité encourage et valide des mœurs que la doctrine de l’Église réprouve. Or, l’autorité dans l’Église est au service de la vérité et du bien. Pas de l’ambiguïté ! Nous avons plus que jamais dans ces temps troublés et difficiles besoin de la lumière de la vérité.