> L’Essentiel de Thibaud Collin
Le scandaleux programme d’éducation sexuelle à l’école présenté au Conseil supérieur des programmes découle d’une évolution hédoniste qui ignore l’unité de la personne mais surtout il évince les parents de leur devoir et de leur droit inaliénable à éduquer leurs enfants.
Qu’en est-il du programme d’éducation à la vie affective et sexuelle dispensée de la maternelle au lycée qui devait être présenté le 5 décembre au Conseil Supérieur des Programmes (CSP) ? Nonobstant la pérennité gouvernementale qui, au jour où nous écrivons, reste indéterminée et fragile et qui, bien sûr, conditionne le devenir de ce programme, il convient de s’y pencher. En effet, il est un symptôme intéressant de l’état de notre école sous la coupe de l’idéologie républicaine depuis les années 1880. La différence notable avec cette époque, à laquelle il faut toujours revenir si l’on veut comprendre quelque chose à l’école en France, est que le positivisme de Jules Ferry a logiquement fait place à la déconstruction nihiliste et hédoniste et que l’école catholique est peu ou prou devenue une annexe de l’école laïque.
Une éducation obligatoire
Dans la version du projet datant de mars 2024, accessible en ligne, sont d’abord exposés les éléments et les principes gouvernant cette éducation qui, notons-le, est obligatoire et s’adresse à tous les élèves du public et du privé sous contrat. Le dispositif se distingue en une « éducation à la vie affective et relationnelle » pour l’école maternelle (cycle 1) et l’école élémentaire (cycle 2) et une « éducation à la vie affective, relationnelle et à la sexualité » pour l’école élémentaire (cycle 3), le collège (cycles 3 et 4) et pour le lycée. Cette éducation est transversale et convoque la presque totalité des disciplines scolaires. « Elle répond, affirme le texte, aux missions spécifiques que la Nation confie à l’École, en matière d’instruction, de sensibilisation et de réflexion des élèves. Elle associe trois champs principaux de connaissance et de pensée : le champ biologique, le champ psycho-émotionnel, le champ juridique et social. » Il est à constater que l’unité de la personne, principe de toute éducation digne de ce nom, n’est pas respectée et surtout que la dimension proprement morale est tout simplement absente.
Une neutralité impossible
Cette éducation « s’ordonne selon trois questions suivies et approfondies tout au long de la scolarité : comment vivre et grandir, sereinement, avec son corps ? Comment construire…