Il y a 150 ans, Henri Cernuschi achevait son voyage à travers le monde dont le but était de découvrir l’Asie. Il en rapporta de magnifiques œuvres qui ornent aujourd’hui son musée (plus de 5000 dans les réserves). Cette nouvelle exposition dévoile en trois parties les étapes de ce périple et l’influence que ces objets opérèrent sur ses contemporains.
Des bronzes (superbe bodhisattva Kannon), des peintures sur rouleau et des livres illustrés de toute beauté accueillent le visiteur, l’introduisant dans l’art japonais. Puis, le parcours se poursuit avec de nombreux vases en bronze fondus en Chine, d’époques parfois très anciennes, qu’Henri Cernuschi va acquérir en adoptant le point de vue chinois pour les dater, c’est-à-dire en observant les inscriptions qui s’y trouvent, et en achetant sur place des ouvrages qui les évoquent (très utiles pour les chercheurs).
De retour à Paris en 1873, il présente au public français sa collection. Des artistes, dont Gustave Moreau, les admirent. Une feuille d’étude de bronzes chinois et japonais, dessinée par ce peintre symboliste en témoigne. Des pièces réalisées par l’artiste Emile Reiber (1826-1893) pour Christofle montrent la très grande influence de ces objets. Il transpose, par exemple, un superbe bronze japonais formé de deux carpes (XVIIIe siècle) en un vase à deux poissons, réalisé en alliage cuivreux doré et en émail cloisonné.
En 1875, près de l’entrée du parc Monceau, Henri Cernuschi fait construire un hôtel particulier pensé dès l’origine comme un espace muséal. La dernière section du parcours évoque la manière dont il exposait sa collection. On est émerveillé par tous les petits bronzes animaux qui y sont donnés à voir…
Un vrai dépaysement !
Jusqu’au 4 février 2024.
Musée Cernuschi – Billetterie
7, avenue Vélasquez, 75008 Paris. Tél. : 01 53 96 21 50.
Ouvert du mardi au dimanche, de 10 h à 18 h.
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