Famille : la grande oubliée de la politique actuelle

Publié le 31 Mai 2017
Famille : la grande oubliée de la politique actuelle L'Homme Nouveau

L’absence de la famille dans la campagne présidentielle se retrouve dans l’absence d’un ministère qui lui soit attaché dans le gouvernement du nouveau Président. Le Livre Blanc : Pour une nouvelle politique familiale dit bien la place centrale que doit occuper au sein de la politique la famille fondement de la société. Une analyse qui comprend des propositions concrètes pour les responsables politiques et économiques.

La grande oubliée des élections est sans conteste la famille. La campagne électorale présidentielle ne lui a pas donné la place qu’elle mérite ; le premier gouvernement d’Emmanuel Macron n’est guère plus impliqué puisque aucun ministre ne lui est attaché. Claire de Gatellier nous présente sur ce thème un remarquable Livre blanc de l’association « Famille et Liberté » intitulé : Pour une nouvelle politique familiale. Voilà un écrit qui devrait avoir la première place sur le bureau du ministre chargé de la famille… s’il y en avait un !

Rendre à la famille sa place centrale

Tout est dit dans ce document pour nous faire prendre conscience de l’urgence de la situation actuelle. Il serait temps de comprendre que la santé économique de notre pays dépend en premier lieu de sa santé familiale. Aristote et Jean Bodin en avaient fait le constat bien avant nous. Avant même de se pencher sur les unions entre personnes du ­même sexe, la PMA et la GPA, il convient de rendre à la famille sa place centrale dans notre société. Le Livre blanc nous donne les raisons d’y croire et les arguments pour la défendre, puisés aux meilleures sources intellectuelles de notre pays. La présentation claire et élégante en rend la lecture aisée.

Tous les responsables politiques et économiques devraient en prendre connaissance. Ils y apprendraient d’abord comment la famille est la seule capable de donner un sens à leur action. Négliger cette réalité, voire la combattre, se paie très cher pour notre pays. Le Livre blanc passe ainsi en revue tous les aspects de cet appauvrissement ; ce faisant il tord le cou à un certain nombre d’idées reçues. Ainsi, celles du divorce heureux, du déficit des naissances compensé par l’immigration, du coût d’un enfant trop important pour une économie en difficulté, de l’inutilité de la paternité, du féminisme, de la famille monoparentale normalisée, de la famille nombreuse trop chère, de la politique familiale réduite à une politique de redistribution, de la banalisation de la recherche sur l’embryon et l’avortement, sont-elles passées au scalpel de façon très pédagogique. En outre, chacune des diverses démonstrations est assortie d’un certain nombre de propositions concrètes dont on comprend bien qu’elles concernent l’ensemble des membres du gouvernement.

Des pistes d’action politique

Le Livre blanc donne ensuite les critères d’une vraie politique familiale. Précis et clairs, ils sont dans la tradition de notre civilisation. La famille n’a pas besoin de rente, de prime ou d’assistance, mais que soit reconnue sa participation à « l’effort créateur et conservateur du pays ». Ces principes sont conformes à la dignité de la personne. Ils disent qu’une telle politique doit être subsidiaire, universelle, positive, cohérente et stable. Cela signifie que l’État doit se limiter à suppléer aux parents au lieu de se substituer à eux, particulièrement dans l’éducation des enfants, qu’il ne doit pas confondre politique familiale et politique sociale, que tous les acteurs de la vie politique doivent travailler en bonne intelligence avec le ministre chargé de la famille et que cette politique doit être visible sur le long terme.

Nous l’avons compris. Si les acteurs politiques sont concernés, nous le sommes aussi. Il serait peut-être temps de ne plus regarder avec commisération la petite maman qui achète sa palette de lait pour sa maisonnée de neuf enfants, de cesser de distinguer de façon péremptoire la femme au travail de celle au foyer censée ne rien faire, pour admirer son « travail » effectué 24 h sur 24 et sept jours sur sept, de cesser de croire qu’il n’y a de salut pour les femmes qu’à la condition de prendre les places des hommes, de confondre l’autorité du père avec l’oppression. Nous sommes tous invités à une révolution culturelle seule capable – bien mieux que les débauchages présidentiels de personnalités politiques venant de bords différents – d’unir notre société, tout en préservant sa diversité.

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