Fondation de la cité : La prière en couple

Publié le 14 Sep 2016
Fondation de la cité : La prière en couple L'Homme Nouveau

Avant de nous marier, chacun avait plus ou moins ses habitudes de prière personnelle. Le mariage ne doit en aucun cas supprimer celle-ci qui est ce cœur à cœur avec Dieu, cette relation privilégiée avec notre Créateur. Le Christ est « le véritable Ami » nous dit L’Imitation de Jésus-Christ, Celui qui reste toujours fidèle et qui ne déçoit jamais. Le temps de l’oraison quotidienne doit garder (ou trouver sa place) dans un foyer chrétien, même s’il est bien humble en longueur et en qualité. Avec l’arrivée des enfants, il faudra organiser la prière en famille, bien humble elle aussi, car il faudra gérer les différences d’âge et les différentes « crises » des enfants.

Mais nous voulons insister ici sur la prière en tant que couple, la prière à deux ; la prière qui est parfois mise en place dès les fiançailles et qui demeurera, alors que les enfants auront quitté le nid familial. Attention, si l’on ne prie en famille que pour faire prier les enfants, cette prière disparaîtra avec le départ du dernier enfant.

Communier à la même source

Être uni à Dieu, c’est assurément renforcer notre couple ; communier à la même source c’est renforcer notre communion, notre intimité. Avant même de prier avec leurs enfants, les époux sont invités à prier tous les deux ensemble. Très féconde, cette prière conjugale semble plus difficile qu’elle ne l’est réellement.

Empruntons à Christine Ponsard (ancienne collaboratrice à Famille Chrétienne) quelques réflexions qui nous sont utiles : « Il est tentant de renoncer à la prière conjugale, pour trois raisons : d’abord, parce qu’il est toujours difficile de durer dans la prière. Ensuite, parce que les journées sont pleines à ras bord… Quand nous avons réussi à prendre un temps de prière personnelle et à caser, en plus la prière familiale, ce n’est déjà pas mal ! Enfin parce que la prière conjugale suppose que les deux époux soient d’accord pour prier ensemble : il est plus facile de prier avec les enfants qu’en tête-à-tête, souvent pour des questions de pudeur ; si l’un des deux époux refuse cette prière en couple, l’autre ne peut qu’attendre et espérer, sans rien brusquer. »

La forme choisie par chaque couple et le moment de réaliser cette prière à deux diffèrent beaucoup d’un foyer à l’autre et pour un même couple d’une époque à l’autre de leur vie.

Disons tout d’abord que la prière la plus simple consiste à dire ensemble un Notre Père et un Je vous salue Marie, au pied de notre lit, soit au réveil (si l’on démarre la journée à la même heure), soit juste avant de se coucher. On peut alors y ajouter un dialogue fait de remerciements réciproques pour toutes les « bonnes choses » de la journée et une demande de pardon sincère pour les blessures que nous avons pu infliger à l’autre.

Confions nos peines, nos soucis, nos projets, chacun de nos enfants et leur avenir lors de cette prière conjugale.

Lorsque nous avons plus de temps, nous pouvons opter pour dire les complies ensemble ; c’est la grande prière de l’Église qui nous unit à toutes les communautés religieuses. Nous pouvons aussi choisir une autre prière ou une neuvaine.

L’important est que ce temps passé côte à côte à genoux soit régulier : Dieu nous demande la fidélité et la confiance. « C’est parce que notre couple est pauvre et pécheur que nous avons besoin qu’Il nous apprenne à nous aimer et à nous pardonner ». (Christine Ponsard)

Terminons en citant saint Alphonse de Liguori dans son traité Le grand pouvoir de la prière : « Sans la prière, selon la Providence ordinaire, resteront inutiles toutes nos méditations, toutes nos résolutions et toutes nos promesses. Si nous ne prions pas, nous serons toujours infidèles à toutes les lumières reçues de Dieu et à tous les engagements pris. »

« Pour faire actuellement le bien, vaincre les tentations, pratiquer la vertu, en somme pour observer entièrement les divins préceptes, sont insuffisantes les lumières reçues, nos propres considérations et nos résolutions. Il y faut de plus le secours actuel de Dieu. Or le Seigneur ne l’accorde qu’à celui qui prie avec persévérance… Si nous ne prions pas, nous sommes perdus ».

Ce contenu pourrait vous intéresser

À la uneCulture

L’exégèse poétique de Claudel

L’Essentiel de Thibaud Collin | À partir de sa conversion, Paul Claudel a consacré une part croissante de son œuvre à l’interprétation des Écritures. S’inscrivant dans la tradition spirituelle et théologique de l’exégèse chrétienne, il s’est efforcé de dépasser les limites de la méthode historico-critique, pour faire émerger le sens spirituel du texte biblique.

+

L’exégèse poétique de Claudel
Culture

S’unir à Dieu à l’école du Père Garrigou-Lagrange

Culture | Et si Dieu n’était pas d’abord celui que l’on cherche, mais celui qui déjà nous habite ? Avec Dieu dans l’âme, l’abbé Arnaud Renard invite à redécouvrir une vérité aussi ancienne que bouleversante : la présence « spéciale » de Dieu dans l’âme par la grâce. Plongeant au cœur de la pensée du théologien dominicain Réginald Garrigou-Lagrange (1877-1964), il dévoile une spiritualité toute de contemplation et de confiance.

+

Garrigou-Lagrange
CultureLectures

Y a-t-il des limites à l’obéissance dans l’Église ?

Jean-Pierre Maugendre – L’obéissance en question (Via Romana) | L’illustration principale est la question de l’obéissance du catholique aux demandes et aux injonctions du détenteur de l’autorité magistérielle et disciplinaire dans l’Église. La question est d’autant plus délicate que le but poursuivi est le salut éternel et la soumission à la volonté divine.

+

obéissance obéir maugendre