Forfait « bébé compris »

Publié le 30 Août 2013
Au quotidien n° 247 : état de droit et refondation politique L'Homme Nouveau

La loi du marché a cela de terrible qu’elle ne souffre aucune autre règle que celle du profit. À juste titre, une partie de la société s’est opposée, dès ses débuts, au développement des techniques de procréation médicalement assistée, en particulier la fécondation in vitro (FIV). À juste titre encore, elle a dénoncé la gestation pour autrui (GPA) déjà en vigueur dans certains pays et certainement légalisée très prochainement en France.

À ceux qui dénonçaient la marchandisation du corps et la métamorphose de l’enfant sujet de droit en objet de droit, on a répondu liberté, réparation de l’injustice faite à ceux qui ne peuvent procréer naturellement, on a répondu souffrance des adultes et droit de tous à fonder une famille.

Égalité, réparation de l’injustice, consolation de ceux qui souffrent : des motifs louables lorsqu’ils ne sont pas pervertis, au mieux par un idéalisme teinté d’ignorance, au pire par la volonté d’arracher l’homme à la réalité même. Car nul n’échappe à la souffrance, nul n’échappe aux limites de son corps. La souffrance de la fertilité est immense, elle ne justifie pas tout pour autant. Elle est d’ailleurs un alibi bien commode pour légitimer les revendications du lobby LGBT, personne n’en est dupe !

Les moyens conçus par les modernes pour répondre à cette souffrance reposent sur la marchandisation pure et simple du corps. Aussi l’homme se trouve-t-il désormais soumis aux lois du marché comme le serait un téléphone ou un cageot de tomates. Oui, on peut acheter des bébés. Oui, il est des organismes dans certains pays pour proposer des « réductions de printemps » sur les enfants.

Désormais se prépare aussi l’entrée sur le marché de forfaits FIV « bébés compris » à prix compétitifs. La fondation belge « The Walking Egg » a mis au point une méthode de FIV simplifiée et se vante de mettre bientôt sur Internet un service procréation médicalement assistée « low cost » : le bébé à bas prix, le bébé bradé, le bébé pour que les pauvres aient les mêmes chances de procréer que les riches – car c’est ainsi qu’ils se justifient.

Nous avons mis un doigt dans l’engrenage avec la procréation médicalement assistée, nous finirons intégralement broyés. Il est déjà possible de prévoir l’évolution du commerce de bébés, il suffit d’observer le mécanisme qui s’opère pour n’importe quelle autre marchandise. La chose est pénible à imaginer, il faut pourtant se rendre à l’évidence. Il y aura un cours du bébé, des contrefaçons de bébés, pourquoi pas des bébés « made in China » qui inonderont le marché européen…

Pour beaucoup d’entre eux, nos contemporains sont à même de comprendre qu’un enfant ne se marchande pas, qu’il a trop de valeur pour avoir un prix. Demeure l’objection de la souffrance, qui ne se balaye pas d’un revers de main. Que répondre à la femme qui souffre de ne pouvoir mettre d’enfant au monde ? Les concepts ne suffisent pas, et aussi terrible que cela puisse paraître, il nous faut réapprendre à nos contemporains que la souffrance est inhérente à la vie même. Sans s’y complaire, sans dolorisme, sans fatalisme mais avec réalisme.

Ce contenu pourrait vous intéresser

À la uneSociétéÉducation

L’école catholique sous contrat pourra-t-elle rester catholique ?

L’Essentiel de Thibaud Collin | L'entrée en vigueur de l'EVARS place les établissements catholiques sous contrat devant une contradiction majeure : enseigner une anthropologie contraire à la foi ou assumer un affrontement avec l'État. Ce programme, obligatoire dès la maternelle, interroge la possibilité, même pour une école catholique, de rester fidèle à son identité et à sa mission.

+

école catholique evars
SociétéÉducation

Inspections : l’Enseignement catholique dénonce des abus

Après avoir réclamé près d’un milliard d’euros de financements manquants, l’Enseignement catholique affronte une nouvelle épreuve : les 900 contrôles menés par l’Éducation nationale depuis l’affaire Bétharram. Devant les députés, Guillaume Prévost a dénoncé des pratiques « inacceptables » et demandé une mission parlementaire.

+

enseignement catholique Prévost inspection
SociétéÉducation

Non à la sexualité infantile !

Directives européennes et idéologie sexualiste au niveau mondial s'appuient sur de fausses données pour faire adopter leurs décisions, au détriment du développement serein de l'enfant. C'est ce que dénoncent, dans un livre dur mais réaliste, un médecin et un docteur en psychopathologie.

+

sexualité enfant
SociétéNoël

Noël face au consumérisme

L’Essentiel de Joël Hautebert | À l’approche de Noël, la fête chrétienne se voit éclipsée par un calendrier façonné par la consommation. Marchés, promotions et « magie » commerciale remplacent peu à peu le sens spirituel, révélant une société où tout devient éphémère jusque dans nos liens et nos repères. 

+

noël consumérisme
Société

Le Christ-Roi : Une « approche constructive »

Pour célébrer le centième anniversaire de l’encyclique, l’abbé Jean-Pierre Gac, fondateur de la Fraternité Saint-Thomas-Becket, publie une belle brochure où il expose « une approche constructive » de la doctrine du Christ-Roi.

+

christ roi christ-roi