Franc-maçonnerie et politique : Origine et principes de la franc-maçonnerie (3/3)

Publié le 13 Mai 2023
franc-maçonnerie 

Introduite en France par les Anglais, la franc-maçonnerie s’y développa fortement au cours du XVIIIe siècle, mise à la mode par la haute société. Elle diffusa les idées des Lumières et joua un rôle important dans la chute de l’Ancien Régime. Bien que divisée en différentes obédiences, elle a continué jusqu’à nos jours à influer sur l’évolution des lois et des mœurs.   Le 23 juin 2003, Jacques Chirac recevait à l’Élysée les obédiences maçonniques afin de célébrer le 275e anniversaire de l’implantation de la franc-maçonnerie en France. Ces célébrations témoignent de l’ancienneté de l’installation de celle-ci : 1728. La franc-maçonnerie est une société secrète et initiatique. Son existence est rythmée par un rituel complexe qui en exprime les principes. « Ici tout est symbole. » Le rite le plus important est celui du bandeau que porte celui qui sollicite son initiation, le «  profane  ». Celui-ci subit une audition, les yeux bandés, avant que les Frères ne s’expriment sur son admission, par une boule blanche, favorable, ou noire, défavorable. Une fois admis, le profane subit les rites de l’initiation, les yeux toujours bandés. Au terme de ce long rituel, le Vénérable Maître ordonne : «  Que la grande lumière soit et que le bandeau tombe.  » Ce rituel, de caractère religieux, traduit symboliquement la régénération de l’individu initié : «  Que meure le vieil homme et naisse l’initié. » La franc-maçonnerie est d’origine anglaise. Les premières loges françaises ont été fondées par des Anglais, notamment par des exilés jacobites. En 1730, Montesquieu et plusieurs grands seigneurs français furent initiés à Londres. À la même époque, le chevalier de Ramsay, un Écossais, joua un rôle important dans la propagation de la maçonnerie. Au milieu du XVIIIe siècle, le Rite écossais, avec ses hauts grades, est venu compléter le rituel maçonnique. La maçonnerie française s’organisa petit à petit au cours du XVIIIe siècle. Le premier texte réglementaire, Les Devoirs de tous, date de 1735. Le premier « Grand Maître perpétuel » fut élu en 1738. Cependant, l’hostilité du cardinal de Fleury, premier ministre de Louis XV, entrava d’autant plus son développement que le pape Clément XII prononça le 28 avril 1738, par la lettre apostolique In Eminenti apostolatus specula, une condamnation solennelle de la franc-maçonnerie, interdisant aux catholiques d’y appartenir à cause des « très graves dommages qui sont infligés le plus souvent par de telles sociétés ou conventicules non seulement à la tranquillité de la société civile, mais…

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Par Philippe PICHOT BRAVARD Maître de conférences H.D.R.

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