Le terroriste libanais Georges Ibrahim Abdallah aurait pu être libéré le 6 décembre par la justice française, mais le Parquet national antiterroriste a contesté la décision. Il avait été condamné le 28 février 1987 pour « complicité » d’assassinats.
Le 15 novembre dernier, la justice française décidait la libération de Georges Ibrahim Abdallah le 6 décembre, à condition « qu’il quitte le territoire français et n’y réapparaisse pas ». Sans attendre, le Parquet national antiterroriste (le PNAT) faisait appel de cette décision. Détenu en France, le prisonnier devra attendre encore plusieurs semaines la décision des juges. C’est un gros dossier. Abdallah a été arrêté à Lyon en 1984. Très jeune, ce Libanais chrétien s’était laissé gagner par l’idéologie gauchiste, alors de mise chez les partisans de la cause palestinienne qui répondaient aux exactions d’Israël. Il avait d’abord milité dans les rangs du PSNS (Parti social nationaliste syrien), une structure inféodée à Hafez el-Assad, le dictateur de Damas. Puis il avait appartenu au FPLP (Front populaire de libération de la Palestine), une organisation marxiste-léniniste qui a planifié plusieurs détournements d’avions de ligne à des fins terroristes. Il a été condamné le 28 février 1987 pour sa « complicité » dans les assassinats, en 1982 à Paris, de Charles R. Ray, attaché militaire des États-Unis, et de Yaakov Barsimantov, un diplomate israélien, tous deux en poste dans la capitale française. Il a aussi été accusé de « complicité de tentative d’assassinat », en 1984, contre Robert Homme, consul général des États-Unis à Strasbourg. Abdallah a toujours contesté les faits. Néanmoins, il approuve ces meurtres, comme toutes les attaques commises par la FARL (Fraction armée révolutionnaire libanaise), à la création de laquelle il a participé en 1979. La FARL, liée entre autres au régime syrien et aux groupes libanais coalisés contre les chrétiens de leur pays, se réclame du marxisme et se veut anti-israélienne et « anti-impérialiste ». Du moins quand il s’agit de « l’impérialisme » occidental.
Initiateur des crimes
Aussi Abdallah n’est-il pas crédible quand il se dit innocent. En tant que chef du groupe, s’il n’a peut-être pas directement participé aux attentats, il en a été au moins l’initiateur. Tout aussi grave, du fond de sa prison, il continue de militer pour cette approche criminelle de sa cause. Il a adhéré à ce qu’on appelle « la Plate-forme du 19 juin 1999 », un groupe d’une centaine de prisonniers…