GPA et filiation (2/4) : L’humanité de la maternité

Publié le 12 Juin 2024
gpa
On ne peut nier biologiquement le lien qui s’instaure entre la mère et le fœtus lors de la grossesse, point de départ indissociable de la maternité et de la vie d’un enfant. Dans le cadre d’un contrat de gestation pour autrui (GPA), la mère n’est plus que gestatrice, et l’enfant est brutalement soustrait à celle qu’il a appris à reconnaître durant les neuf mois.

  L’un des graves aspects de la gestation pour autrui me semble trop souvent ignoré. C’est celui de son impact psychologique sur les femmes, sur les mères, sur les enfants, et par ricochet, sur toute la société. Car, au fond, que porte en elle la GPA ? Rien de moins qu’un enjeu d’humanité qui concerne chacun : la manière dont on veut que notre société conçoive, respecte et regarde l’enfantement.  

Un concept déshumanisant

La GPA, dans son concept même, a quelque chose de profondément déshumanisant. À commencer par le nom qu’on lui a attribué, à dessein : « gestation », réservé aux animaux. Pour la femme, on parle normalement de grossesse. Dans une émission récente, le professeur Nisand, favorable à cette pratique, a qualifié les mères porteuses de « nounous prénatales », méprisant ainsi l’expérience unique, totale, biologique, psychique, sensorielle de deux personnes qui dure neuf mois et qui s’imprime en elles à vie. Car non, la grossesse n’est pas une étape transparente, ni pour la mère, ni pour l’enfant. La science d’ailleurs ne cesse de mettre en lumière les interactions merveilleuses et inattendues qui les relient. Dans la GPA, la conception, la grossesse et la remise de l’enfant aux commanditaires sont préméditées avant qu’il n’existe. Il est d’abord « conçu » comme un projet, devient objet d’un contrat, avant d’être réellement « conçu », en tant que nouvel être vivant. Il doit démarrer son existence, grandir et se construire au sein d’une femme, aussi dévouée soit-elle, qui sera contrainte, même lorsqu’elle se dira consentante, à vivre sa grossesse en luttant intérieurement pour ne pas s’attacher. Replongeons-nous dans un rapport de sénateurs de 2008 qui recommandait d’autoriser la « maternité pour autrui ». Ils y préconisaient que la mère porteuse bénéficie d’un délai de rétractation de trois jours après la naissance. Ils écrivaient qu’« il est essentiel que la gestatrice puisse devenir la mère légale de l’enfant si elle le souhaite. Lui dénier ce droit reviendrait à admettre une forme d’asservissement d’un être humain par un…

Pour continuer à lire cet article
et de nombreux autres

Abonnez-vous dès à présent

Blanche Streb, Directrice de la formation d’Alliance VITA

Ce contenu pourrait vous intéresser

À la uneSociétéPhilosophie

Avent, Noël : des termes déchristianisés

C'est logique ! de François-Marie Portes | Malgré la déchristianisation de la société, l'idée de l'Avent comme période d'attente est restée dans les mœurs, mais souvent très dénaturée, le matérialisme remplaçant le spirituel. Un exemple du phénomène de glissement des concepts.

+

avent calendrier
SociétéPatrimoine

Quelle suite donner aux États généraux du Patrimoine religieux ?

Décryptage | Avec la baisse de la pratique, la question de l’entretien et de l’usage des bâtiments religieux en France risque de devenir un problème crucial. Un rapport de la Commission de la culture au Sénat, puis un recensement général de ce patrimoine ont donné le signal de la prise de conscience générale. La CEF est à l’origine de la création des États généraux du Patrimoine religieux, une instance chargée de réfléchir à ces questions.

+

États généraux du Patrimoine religieux péril
SociétéÉducation

Quand l’État confisque l’éducation sexuelle

L'Essentiel de Thibaud Collin | Le scandaleux programme d’éducation sexuelle à l'école présenté au Conseil supérieur des programmes découle d’une évolution hédoniste qui ignore l’unité de la personne mais surtout il évince les parents de leur devoir et de leur droit inaliénable à éduquer leurs enfants.

+

éducation sexuelle

Vous souhaitez que L’Homme Nouveau poursuive sa mission ?