Plus disponibles, mais sans la charge directe de leur éducation, les grands-parents ont cependant la possibilité de développer la conscience du bien et du mal chez leurs petits-enfants, par leurs exemples mais aussi leurs justes appréciations des comportements, dictées par l’expérience.
Dans la famille, les grands-parents n’ont pas de responsabilité directe des petits-enfants, ils n’ont qu’un rôle subsidiaire. Si les parents (qui ont la charge et les conséquences directes de l’éducation des enfants dont ils sont responsables) leur confient pour un temps leurs enfants, petits ou grands, c’est donc toujours au nom du père et de la mère que les grands-parents exercent une certaine autorité sur le petit-enfant mis sous leur responsabilité et donc à leur charge.
Le principe de subsidiarité
Les fonctionnements organiques des relations au sein de la famille sont le gage de bonne entente. C’est le principe de subsidiarité qui ordonne les rôles de chacun et le fonctionnement entre chacun : il évite les empiétements, les désaveux, les non-dits, tous les dysfonctionnements dans les relations qui peuvent aboutir à des fâcheries… L’ordonnancement des rôles respectifs est un gage de paix familiale (1), il permet à chacun d’être reconnu et apprécié pour les services rendus. Les grands-parents, guidés par leur souci du bien de chacun de leurs enfants et de leurs petits-enfants, dégagés des soucis et de la presse du terrible quotidien, peuvent avoir le recul, la réflexion nécessaire pour influer indirectement sur les événements familiaux dont ils sont témoins. Ces considérations sur l’incarnation des enseignements contenus dans notre héritage de la doctrine sociale de l’Église sont importantes. En effet, nous restons souvent dans un moralisme de conformité : « ça se fait, ça ne se fait pas », oubliant que c’est l’amour, la volonté du bien de l’autre, qui doit être notre fil conducteur. Les grands-parents, quand l’occasion leur en est donnée, sont là pour contribuer indirectement au développement de l’autonomie et à l’éveil de la conscience morale de leurs petits-enfants. Le père Gillet dans son ouvrage (2) nous explique comment peut se développer l’habitude de la fausse conscience. En effet, il arrive qu’un enfant se comporte dans chaque milieu où il vit selon ce qu’il perçoit de ce que l’on attend de lui. C’est là une morale de situation qui le fait se tenir, par exemple, bien sage devant le père ou le grand-père, insolent face à la maîtresse ou à la…