1er janvier : Homélie du Pape pour Marie Mère de Dieu

Publié le 08 Jan 2025
mère de dieu 1er janvier

© Finizio, CC BY-SA 2.0

Pour la messe du 1er janvier 2025, le Pape a commenté dans son homélie le choix de ses prédécesseurs de faire de cette date la fête de Marie Mère de Dieu ainsi que la journée mondiale de la paix. Commentaire.

 

Depuis la réforme liturgique, le 1er janvier est consacré tout à la fois à honorer la Mère de Dieu et à prier pour la paix. Paul VI donnait les raisons de ce double choix dans Marialis cultus :

« Ainsi placée au 1er janvier selon l’ancienne coutume de la liturgie de Rome », la solennité de Sainte Marie, Mère de Dieu « est destinée à célébrer la part qu’a eue Marie au mystère du salut et à exalter la dignité particulière qui en découle pour la Mère très sainte qui nous a mérité d’accueillir l’Auteur de la vie.

Elle constitue par ailleurs une excellente occasion pour renouveler notre adoration au nouveau-né, Prince de la Paix, pour écouter à nouveau le joyeux message des anges, pour implorer de Dieu, par la médiation de la Reine de la Paix, le don suprême de la paix.

C’est pour cette raison qu’en l’heureuse coïncidence de l’octave de la Nativité du Seigneur et du 1er janvier, journée de vœux, Nous avons institué la Journée mondiale de la Paix. »

Pour honorer le 15e centenaire d’Éphèse, Pie XI avait établi en 1931 la fête de la maternité divine fixée au 11 octobre, jour liturgique que choisit le bienheureux Jean XXIII pour convoquer le concile. Mais à Rome, le 1er janvier était bien consacré à la Mère de Dieu, malgré la dénomination liturgique de Circoncision, en raison de l’Évangile du jour. Une explication historique s’avère nécessaire pour comprendre la portée de ces choix. 

Marie Mère de Dieu

Lorsqu’en 428 le nouveau patriarche de Constantinople Nestorius clamait en chaire que Marie n’était pas la mère de Dieu, mais bien la mère de Jésus homme, son prêche fit scandale. Le sensus fidei fut écorché au plus profond de lui-même et avait même menacé avec des bâtons les évêques qui devaient délibérer sur cette question, comme le souligne le Pape.

Après la proclamation du dogme à Éphèse, ce même peuple montra sa grande liesse par une procession aux flambeaux en l’honneur de la Theotokos. Avec Dom Guéranger, ne nous étonnons pas que « l’Église exalte avec tant d’enthousiasme Marie et ses grandeurs. Comprenons au contraire que tous les éloges qu’elle peut lui donner, tous les hommages qu’elle peut lui offrir dans son culte, demeurent toujours beaucoup au-dessous de ce qui est dû à la Mère du Dieu incarné. Personne sur la terre n’arrivera jamais à décrire, pas même à comprendre tout ce que cette sublime prérogative renferme de gloire ».

Une courte visée se scandalise d’un tel culte, jugé indigne pour une simple créature. Mais cette créature est la mère de Dieu. L’Église ne l’adore pas mais l’honore d’un culte sans pareil, appelé culte d’hyperdulie.

La double nature du Christ

Après Éphèse, il y eu Chalcédoine. Le dogme de l’Incarnation s’exprimait alors dans son expression théologique la plus sûre : une seule Personne divine en deux natures. Le Christ est vrai Dieu et vrai homme. Mais les hérésies christologiques durèrent encore. Cependant dès le début du VIe siècle, l’expression liturgique corroborait la formulation dogmatique, comme le prouvent les si belles antiennes mariales du 1er Janvier : O Admirabile Commercium (Ô admirable échange).

À partir des textes bibliques, spécialement saint Paul parlant du « Christ né d’une femme » (Ga 4, 4) et l’Évangile des bergers à la fin duquel nous voyons Marie conserver toutes ces choses dans son cœur, le Pape rappelle la fascination qu’ont beaucoup de nos contemporains de se fabriquer un dieu abstrait et non incarné. Saint Paul et les Conciles nous parle de l’humanité du Christ, que vénéra tant Sainte Thérèse d’Avila et qui se révèle à nous toujours dans la fragilité, comme l’avaient découvert auparavant les bergers de l’Évangile.

Le Pape cite fort heureusement saint Louis Marie Grignion de Montfort, pour nous montrer pourquoi Dieu a voulu naître d’une femme. N’oublions donc jamais que Jésus nous montre son Père à travers son humanité fragile, pour que nous ayons en nous ses mêmes sentiments de petitesse, de discrétion, de miséricorde, de proximité et de compassion.

Demandons à la Theotokos d’avoir toujours les mêmes sentiments que son Fils et surtout, qu’à son école nous les gardions dans la mémoire de notre cœur ainsi que toutes les grâces miséricordieuses de Dieu. Magnificat !

 

>> à lire également : Le nouveau Jubilé, ouvert le 24 décembre à Rome

 

Un moine de Triors

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