À Hong Kong, où le gouvernement est obsédé par la question de la sécurité, une nouvelle loi sur la sécurité nationale a été adoptée, visant à réprimer entre autres la trahison et toute personne ayant eu connaissance d’un cas de trahison. La loi pourrait ainsi mettre en cause les prêtres et le secret de la confession.
Le 23 mars dernier une nouvelle loi sur la sécurité nationale (LSN) est entrée en vigueur à Hong Kong. Elle vise à compléter la LSN imposée par le gouvernement de Pékin en mai 2020. Cette LSN visait à réprimer « la sécession, la subversion, le terrorisme et la collusion avec des forces étrangères ». La nouvelle loi, appelée communément « Article 23 » (en référence à l’article 23 de la Constitution du territoire qui stipule que Hong Kong doit adopter ses propres lois de sécurité), contient 181 dispositions. Elles ajoutent notamment cinq catégories de crimes et délits : la trahison, l’insurrection, l’espionnage, le sabotage et l’ingérence étrangère. Cette loi a été adoptée en urgence et à l’unanimité par le Conseil législatif (le LegCo, le parlement local de Hong Kong). Elle renforcera la répression de toute opinion dissidente et des protestations publiques dans un territoire où 1 832 personnes sont déjà en prison pour des motifs politiques. Un article a particulièrement suscité l’inquiétude des catholiques de Hong Kong (ils sont environ 392 000 sur une population totale de 7,5 millions d’habitants). Il prévoit une peine de prison pouvant aller jusqu’à quatorze années d’emprisonnement pour toute personne n’ayant pas dénoncé une « trahison » ou un « projet de trahison » dont il a pu avoir connaissance. Beaucoup de catholiques de Hong Kong, et de façon générale les défenseurs des libertés, craignent que cet article soit utilisé contre les prêtres catholiques dans leur ministère de la confession. En effet, tout prêtre qui confesse a pour obligation de garder le secret sur ce qui lui a été dit par le pénitent. Le Code de droit canonique prescrit que « le secret sacramentel est inviolable ; c’est pourquoi il est absolument interdit au confesseur de trahir en quoi que ce soit un pénitent, par des paroles ou d’une autre manière, et pour quelque cause que ce soit » (can. 983, § 1). Le diocèse de Hong Kong a publié le 15 mars (avant le vote de la loi) un bref communiqué pour rassurer les prêtres et les fidèles, affirmant que « la législation de l’Article 23 n’altérera pas le caractère confidentiel…