La semaine dernière, le pape s’est rendu en Hongrie, pour célébrer le 150ème anniversaire des deux villes (Buda récemment unie à Obuda) à l’ouest du Danube, la ville aristocratique et résidentielle, et de Pest à l’Est du Danube, la ville industrielle et économique.
En trois points comme toujours, le pape a énoncé les leçons que cette ville offre à l’Europe et au monde. Il a remarqué auparavant que la ville, en grec : « polis », est à l’origine même du mot politique qui a et devrait toujours avoir pour but le service du bien commun. Budapest est arrosée par le Danube qui, de la Forêt Noire à la Mer Noire, traverse presque toute l’Europe centrale. Lieu géographique et historique central de l’Europe, Budapest nous fait donc réfléchir sur l’avenir du continent à la lumière de son passé.
Budapest est d’abord une ville d’histoire. D’origine ancienne, la réunification des deux villes, qui s’est déroulée au temps de paix précédant les deux guerres mondiales, en fait une ville moderne. Cette ville connut de nombreux conflits et le pape rappelle la sanglante invasion russe au lendemain du soulèvement de 1956. Ville d’accueil cependant, malgré les dictatures, elle est l’une des villes européennes à la plus forte population juive. Capitale d’un pays qui paya cher sa liberté, Budapest peut et doit apprendre à notre continent ce qu’est la vraie démocratie et la vraie paix. Dans la pensée de ses fondateurs, l’Europe devait devenir un vrai foyer de paix. Mais de nos jours, l’Europe a complètement oublié l’esprit de ses fondateurs, gommant du même coup les racines chrétiennes de notre continent. L’Europe des nations préservant leurs propres racines et cultures est devenue l’Europe d’un mondialisme financier ravageur entraînant du même coup une réaction de nationalismes exacerbés. Nos politiciens qui ont rejeté Dieu ainsi que la loi naturelle qui est le reflet dans notre conscience de la loi divine, sont tombés dans un infantilisme guidé par la dictature des trois concupiscences.
Pourtant, l’Europe est nécessaire car seule elle pourra servir la paix, mais cette unité de l’Europe ne se fera pas à n’importe quelle prix. Budapest, la haute perle du Danube peut sur ce point nous donner une grande leçon, car elle est une ville de ponts qui harmonisent sa configuration avec le grand fleuve. Ces ponts qui l’unissent et l’harmonisent doivent nous aider à réfléchir sur les ponts qui construiront l’Europe. Nous devons retourner à l’esprit des trois fondateurs de l’Europe : Konrad Adenauer, Robert Schuman et Aldo de Gasperi tous trois catholiques fervents (N’oublions pas que les douze étoiles du drapeau européen ont été voulues par Schuman en référence explicite à la Femme de l’Apocalypse). La Hongrie, symbolisée par la millénaire abbaye de Pannonia, doit aider l’Europe à retrouver son vrai chemin. Le plus célèbre pont de Budapest est celui des chaînes. Il nous aide à rêver, mais aussi à réaliser, grâce à l’intervention maternelle de Marie, une véritable Europe unie.
Ce chemin est celui de la sainteté. C’est le troisième point souligné par le Pape. De Saint Martin au Cardinal Mindszenty, en passant bien sûr par Saint Étienne qui laisse un véritable héritage nous aidant à réaliser les vraies relations entre l’Église et l’État, et Sainte Élisabeth, les saints ont pullulé sur cette terre, comme sur toute l’Europe. Le pape en mentionne beaucoup. Pères et mères de la Pannonia sacra, avec leur Reine, ils prieront pour l’avenir de leur pays et de l’Europe. Soyons-en bien sûrs !
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