Jean-Marie Le Pen : Rendre les honneurs à un mort

Publié le 28 Jan 2025
le pen mort

Jean-Marie Le Pen (1928-2025), dont la mort a révélé l’état de la France. © CC BY-SA 4.0, Cheep

> L’Essentiel de Joël Hautebert
La mort de Jean-Marie Le Pen a donné lieu à de nombreuses « réjouissances » dans plusieurs villes françaises. La détestation des idées politiques d’un homme disparu à 96 ans justifie-t-elle qu’on lui souhaite l’enfer ou que l’on danse sur son cadavre ? Dans la perspective chrétienne de la vie éternelle, ces manifestations typiquement révolutionnaires constituent un outrage public.

  « C’est dingue, les vœux ça marche ! L’année 2025 ne commence pas trop mal avec cette bonne nouvelle de la mort de Le Pen. » C’est en ces termes que Philippe Poutou (candidat pour le Nouveau Parti anticapitaliste en 2022) a réagi le 7 janvier au décès du fondateur du Front National. Le même jour, des rassemblements festifs furent organisés par des mouvements de gauche, comme à Paris, place de la République, tout un symbole. À Lyon, un groupuscule militant a tout de suite appelé à se retrouver sur une place de la ville pour « la fête à Jean-Marie. Apéro et rassemblement festif ». En France, des scènes de liesse dignes d’un nouvel an ont réuni quelques milliers de personnes ouvrant des bouteilles de champagne, exultant de joie sous des feux d’artifice, reprenant en sautillant des rengaines composées pour l’occasion : « Il est mort, il est mort », « Bonne année, bonne santé, Jean-Marie est décédé », ou encore « Il est où ? En enfer », car subitement, pour ces gens-là, l’enfer existe. La mort de Jean-Marie Le Pen, « c’est quelque chose de réjouissant », dit une personne interrogée. Mathilde Panot (présidente du groupe des députés LFI) a dit ne pas être « choquée » par ces manifestations de joie.   

« La haine la plus pure, l’outrage et le mépris des hommes sont intrinsèques à l’esprit et aux méthodes révolutionnaires, d’hier, d’aujourd’hui et de demain. »

 

Les gens ont fêté la mort d’un homme

Le fait est suffisamment rare pour qu’on prenne la peine de s’y arrêter. En France, des gens ont fêté la mort d’un homme. Ce n’était pas la chute d’un régime politique honni, tyrannique, renversé le jour même, juste la mort d’un homme de 96 ans retiré de la vie politique. Les militants qui ont participé à ces rassemblements festifs sont les dignes héritiers de ceux qui, pendant la Révolution, se promenaient en chantant dans les rues de Paris avec des têtes au bout des piques. La haine la plus pure, l’outrage et le mépris des hommes sont…

Pour continuer à lire cet article
et de nombreux autres

Abonnez-vous dès à présent

Joël Hautebert

Ce contenu pourrait vous intéresser

Société

La famille au cœur : entretien avec Pascale Morinière

Entretien | La famille est-ce une notion obsolète ou dépassée ? Pascale Morinière, présidente des Associations familiales catholique (AFC) et médecin généraliste de formation, nous explique les défis des familles, le potentiel qu’elle représente dans un monde en perpétuelle mutation.

+

famille
SociétéPhilosophie

L’homme est-il une entité vivante comme les autres ?

L'Essentiel de Joël Hautebert | Depuis le XIXᵉ siècle, l’organicisme naturaliste assimile la société à un corps soumis à des lois biologiques. Ce glissement matérialiste bouleverse la conception de l’État, la place de l’homme dans la nature et l’identité collective, au risque d’effacer liberté, morale et spiritualité. 

+

ORGANICISME homme vivant
Société

Au cœur de la Bonne Nouvelle 

Comment passer sous silence la bonne nouvelle de la nuit de Pâques : l’augmentation du nombre de baptêmes d’adultes en France ? Ils sont plus de 10 000 adultes et plus de 7 000 adolescents à avoir reçu la grâce du baptême dans la nuit de Pâques. Un chiffre global (17 795 exactement) en hausse de 45 % par rapport à… l’an dernier.

+

bonne nouvelle
SociétéÉducation

Gabrielle Cluzel réhabilite la maternité face aux nouveaux diktats

Entretien | Dans Yes kids, Gabrielle Cluzel prend le contre-pied des discours dominants en défendant une maternité assumée, vécue, revendiquée. Mère de sept enfants, elle mêle témoignage personnel et critique sociale pour dénoncer l’effacement des mères dans l’espace public et la défiance croissante envers la natalité. À l’heure où avoir des enfants semble devenu suspect, elle redonne voix à celles qu’on préfère faire taire.

+

maternité yes kids