Les 2-3 avril, le Pape s’est rendu à Malte : île carrefour et cœur de la Méditerranée, longtemps dernier rempart de la chrétienté face à l’Islam menaçant, cette île, évangélisée par saint Paul lui-même, avait été par deux fois visitée par Jean-Paul II (en 1990 et 2001) et une fois par Benoît XVI en 2010.
La fidélité à l’Évangile et à l’Église caractérisent les habitants de ce lieu. Malte a toujours joué un rôle clé dans le développement politique, religieux et culturel de l’Europe, du Proche-Orient et de l’Afrique du Nord et cela bien avant que le sabre coupe la Méditerranée en deux.
Durant la sainte messe à Floriana, le Pape a commenté le passage évangélique connu et si goûté par tous les mendiants de la miséricorde divine : l’épisode de la femme adultère que l’on pourrait intituler : Jésus ne condamne pas, mais il est condamné. Le récit est parfaitement construit avec la dimension horizontale des hommes et la dimension verticale du Christ. Jusque là, Jésus s’était occupé, si on peut dire ainsi, des positifs. Maintenant, il va s’occuper des négatifs avec trois cas : la femme adultère, l’aveugle né et enfin Lazare mort. Jésus est à nouveau au Temple. Il s’assied pour enseigner et les Juifs influents, toujours à l’affût, trouvent une occasion toute naturelle de lui tendre un piège : une femme, en effet, vient d’être prise en flagrant délit d’adultère. Or, la Loi est intraitable sur ce point et le simple constat devrait suffire pour la sentence. Néanmoins, ils interrogent Jésus. Tout est piège dans la demande hypocrite des Pharisiens : si Jésus ne dit rien, c’est qu’il n’est pas un prophète ; s’il parle contre le péché d’adultère en graciant la femme, c’est qu’il est contre Moïse. Jésus sait que la femme est coupable, à l’inverse de la chaste Suzanne. Alors, il commence à écrire sur le sable, pour éviter le dilemme : s’opposer à la Loi ou se substituer à elle. Jésus écrit donc sur du sable qui symbolise la miséricorde de la Loi nouvelle, car l’écriture sur du sable ne reste pas, à l’inverse de l’Écriture sur de la pierre. Au dire de saint Augustin, les tables de pierre symbolisent vraiment la dureté de cœur. Finalement, en raison de l’insistance des autorités juives, Jésus répond adroitement, et en même temps sans équivoque possible. « Que celui qui est sans péché lui jette la première pierre ». Puis Jésus continue à écrire. Ils partent tous, à commencer par les plus vieux, précise l’évangéliste. Ils ont tous perdu la face. Jésus se redresse alors et ses yeux rencontrent ceux de la pécheresse. Le regard de Jésus est parfaitement pur et rempli de lumière. Il s’adresse. avec humour à la pécheresse : « Où sont-ils passés ? Personne ne t’a condamnée ? » Et la suite toute remplie de miséricorde et de tendresse nous est bien familière : « Moi non plus, je ne te condamne pas ». Comme le dit saint Augustin: « deux seuls sont restés : la misère et la miséricorde. La pécheresse est retenue par son péché, Celui qui est sans péché par la grâce. » Et il ajoute encore : « Le Seigneur condamne le péché, mais il ne condamne pas la pécheresse : Va, désormais ne pèche plus. »
Le Pape actualise pour nous ce récit. Les accusateurs sont tous ceux qui se vantent d’être justes et mondainement corrects et respectables, n’ayant pas souci de leurs défauts mais durs pour ceux des autres. Ils sont mangés par le ver de l’hypocrisie et le vice de montrer du doigt. Ne les imitons pas, mais remplis de charité, d’humilité et de charité regardons chaque prochain comme le regardent Dieu et la Mère de miséricorde. Ne pointons pas du doigt et mettons dans notre cœur l’évangile de la miséricorde.