Inspirée par les « routes chantantes » déjà expérimentées pour des personnes valides, une association nouvellement créée a décidé de faire profiter des personnes handicapées de ces séjours mêlant sport, spiritualité et activités musicales pour des jeunes. Une idée audacieuse dont les difficultés n’ont pas arrêté les réalisateurs, grâce entre autres à des véhicules adaptés, les joëlettes.
Entretien avec Augustin Guigou, fondateur et président de l’association « Joëlette chantante ».
| Du 21 au 28 juillet, l’association « Joëlette chantante », créée cette année, organise une première route chantante avec des personnes en situation de handicap. Comment ce camp sera-t-il organisé ?
Depuis plusieurs années, plusieurs communautés organisent des routes chantantes. Il s’agit de séjours itinérants, généralement d’une semaine, que l’on peut résumer en trois éléments : le sport, la formation spirituelle et le chant. Dans ces camps, le matin est consacré à la marche, et l’après-midi à des répétitions de chant, à des topos et à la messe. À la fin de cette route, un concert est organisé par les marcheurs. Ce modèle fonctionne bien, car il peut convenir à beaucoup de monde : marcheurs, artistes, intellectuels… Il permet de vivre une semaine d’amitié en groupe, détaché du monde. Nous avons voulu reprendre ce concept pour fonder notre camp. Cependant, nous avons souhaité y ajouter un aspect social, en emmenant avec nous des personnes à mobilité réduite. Nous les conduirons au moyen de joëlettes, qui sont des fauteuils tout terrain monoroue, qui permettent aux personnes porteuses de handicap d’arpenter les sentiers rocailleux. Notre camp a ainsi deux buts principaux : d’une part permettre à des jeunes de donner plus de sens à leur sport, en aidant des personnes qui ne pourraient pas aller en montagne seules, d’autre part permettre à ces personnes en situation de handicap de passer une semaine chaleureuse avec des gens de leur âge.
| Vous êtes une douzaine de jeunes à organiser cet événement. D’où vous est venue cette idée ?
Habitant près d’Annecy, je suis féru de montagne. J’ai une sœur qui a un handicap moteur. Il m’est déjà arrivé de partir me balader avec elle, en utilisant une joëlette, avec l’aide d’autres amis. Ainsi,…