Le 9 novembre dernier, le pape François a adressé un message aux jeunes, en vue de la 38e Journée mondiale de la Jeunesse, qui aura lieu le 26 novembre. Il les a exhorté à devenir et demeurer la « joyeuse espérance » de l’Église et de l’humanité.
La prochaine journée intercontinentale de la Jeunesse aura lieu à Séoul en 2027. En attendant, les jeunes se rencontreront autour du Pape à Rome en 2025 pour commémorer le 40ème anniversaire des Journées mondiales créées par Jean-Paul II en 1985. La pandémie avait engendré une période d’incertitude et avait incité le Pape à demander aux jeunes de nourrir leur espérance, pour que la Journée prévue à Lisbonne puisse avoir lieu dans de bonnes conditions. Comme toujours, Dieu a dépassé notre espérance.
Dans son Message du 26 novembre pour la 38ème Journée mondiale de la Jeunesse, le Pape invite donc à nouveau les jeunes à raviver en eux cette vertu et d’être des pèlerins de l’espérance. En cela, le Pape a raison. Pourquoi ? Dans un monde sans Dieu, l’espérance trouve difficilement place, d’autant plus que la pastorale des années post conciliaires n’a guère parlé des fins dernières.
Rechercher le bonheur véritable
Dans la vie du saint Curé d’Ars, tout le monde connaît l’épisode fort émouvant, où, juste après avoir reçu sa nomination de curé, Jean-Marie Vianney prit le chemin d’Ars pour y « semer l’amour du Bon Dieu ». Au lieu appelé désormais La Rencontre, le saint Curé rencontra un jeune paysan et il lui demanda son chemin. Le jeune garçon s’empressa de répondre et pour le remercier le saint Curé lui dit : « Tu m’as montré le chemin d’Ars, je te montrerai le chemin du Ciel ».
Mais, notait encore le saint curé, si « le chemin du Ciel est difficile et éloigné, il est bien court cependant. » Oui, il est court, mais à condition de ne pas se tromper de route. Le curé d’Ars aurait pu se tromper de chemin et aurait abouti ailleurs qu’à l’endroit voulu. Nous aussi, nous pouvons nous tromper de chemin, quand il s’agit de nos fins dernières, c’est-à-dire non seulement du but final de notre vie, mais encore du bonheur que nous a promis Dieu.
Tous les hommes cherchent de fait le bonheur, mais il y a des faux bonheurs. Il n’y a, en vérité, qu’une seule béatitude, car seul Dieu peut nous rendre parfaitement heureux. Et si on ne nous dit pas qu’il y a un Ciel et un bonheur éternel, comme aussi un enfer et un malheur éternel, nous vivrons sans espérance. Benoît XVI a rappelé tout cela dans sa merveilleuse encyclique Spe salvi.
« Joyeux dans l’espérance »
Dans son message, Joyeux dans l’espérance (Ro 12, 12), le Pape pose plusieurs questions et tente d’y répondre en développant aussi des points importants.
Tout d’abord : d’où provient cette joie de l’espérance ? Ce n’est pas le fruit de l’effort humain, mais bien d’une rencontre personnelle avec le Christ.
Puis le Pape demande aux jeunes où en est leur espérance. La jeunesse, pleine d’espoirs sinon de rêves, vit pourtant dans une époque sans espérance, pour les raisons que j’ai déjà énoncées.
De plus, face aux souffrances d’innocents et aux malheurs du monde, toute espérance semble ôtée. Les Job contemporains sont multiples ! Et pourtant, saint Maximilien-Marie, les martyrs et tant de saints contemporains prouvent que l’espérance est toujours possible, même au milieu de la méchanceté humaine la plus cruelle. À la suite du pape Paul VI, le pape François rappelle aussi qu’il sera toujours possible, même dans la nuit la plus profonde, non seulement de nourrir l’espérance, mais encore de rallumer son flambeau.
Que Marie, Mère de l’espérance, nous fasse goûter les mots de Péguy cité par le Pape : « La petite espérance s’avance entre ses deux grandes sœurs et on ne prend pas seulement garde à elle. Elle est petite et entraîne tout. » Qu’elle nous apprenne le caractère humble, petit et pourtant fondamental de l’espérance. En effet, comment pourrions-nous vivre sans espérance ? À quoi ressembleraient nos journées, s’il n’y avait pas d’espérance en nous, elle qui est le sel du quotidien. Mais attention, ce sel ne doit pas s’affadir !
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