« J’étais en prison et vous êtes venus à moi » : l’appel du Christ est sans équivoque. L’abbé Vincent Marie-Jeanne, missionnaire de la Miséricorde divine et aumônier de prison, témoigne de la beauté et de l’urgence de cette œuvre difficile mais canal de grâces insoupçonnées dans l’univers carcéral. « Comment faire, mon Père, pour se savoir pardonné par Dieu si on ne parvient pas à se pardonner soi-même ? » La question est provoquée par l’évangile de saint Luc sur lequel nous méditons ce jour-là au groupe « Bible » de la prison. Il s’agit de ce passage où Jésus apprend aux disciples à prier et leur enseigne le Notre Père. « Pardonnez-nous nos offenses, comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés » (Lc 11, 4). Cette phrase pose difficulté à notre participant, 26 ans, détenu depuis plusieurs mois. Comment lui faire comprendre que si « son cœur le condamne, Dieu est plus grand que son cœur » (1 Jn 3, 20) ? En détention, bien des questions sont lourdes de sens. L’aumônier est un interlocuteur très attendu. S’il lui appartient rarement d’apporter une réponse toute faite, son rôle est d’amorcer une réflexion, de donner des pistes afin de rendre accessible à chacun un chemin de rédemption. Toute sa mission converge vers ce but et se décline essentiellement par trois moyens concrets : des groupes de partage de la Parole de Dieu, la célébration de la messe et les visites en cellule. Je me souviens de l’évangile de la femme adultère (Jn 8, 1-11) que nous avons étudié au quartier pour femmes des Baumettes. Il s’agissait de préparer la messe qui serait célébrée le dimanche suivant. Après une courte répétition de chant, nous nous penchons sur les textes du jour. Une idée m’avait été soufflée par un autre aumônier : mettre en scène l’Évangile. Je soumets l’idée qui est aussitôt adoptée. Je distribue donc à chacune des femmes détenues un rôle. Les rôles principaux pour les plus enjouées : Jésus, la femme adultère, les scribes et les pharisiens, et les rôles secondaires pour les plus réservées. Nous nous figurerons alors plus profondément ce qui se passe, comment cette femme est mise à mal dans le Temple de Jérusalem devant toute cette foule, la violence de l’accusation des scribes et les pharisiens qui la pointent du doigt et dénoncent son péché sur la place publique,…
Pèlerinage « Nosto Fe » : Vers la Madeleine en Provence
Initiatives chrétiennes | Renouant avec les racines provençales, une association lance en octobre un nouveau pèlerinage provincial, entre Cotignac et Saint-Maximin-la-Sainte-Baume, avec l’ambition de renouveler l’alliance entre foi et culture, comme l’indique le nom choisi : « Nosto Fe ». Les 5-6 octobre résonneront sur les routes de Provence prières et chants traditionnels. Entretien avec Jean Rivière, président de l'association « Nosto Fe ».
