La vérité des paraboles ?

Publié le 16 Juin 2024
paraboles

Le Christ enseignant. © Sealino, CC BY-SA 4.0

Nos politiques, journalistes et maîtres à penser du moment maîtrisent l’art de la communication, bien souvent pour répandre une idéologie ou travestir la vérité. Le Christ, lui, usait de courtes histoires, simples et tirées de la vie quotidienne pour que ses auditeurs se rapprochent du Royaume des Cieux. Mais pour quelles raisons ?

  Jésus enseignait par des paraboles, tout le monde sait cela. Par exemple : « Comment allons-nous comparer le Royaume de Dieu ? ou par quelle parabole allons-nous le figurer ? C’est comme un grain de sénevé », etc. [1] Ce verset de l’Évangile donne quatre éléments qui correspondent précisément à ce que les philosophes grecs ou latins enseignaient sur le procédé de l’exemple (Quintilien) ou du paradigme (Aristote) et dont la parabole est un cas particulier : une parabole est effectivement une manière d’argumenter qui procède à la manière d’une comparaison; elle est plus complexe que la métaphore ou l’image, qui sont des mots à prendre au sens figuré mais, comme elles, elle permet de figurer une chose moins connue par une chose plus connue ; enfin elle peut s’exprimer en « c’est comme » : le Royaume de Dieu, par exemple, est comme un grain de sénevé, c’est-à-dire la plus petite des graines mais qui donne l’arbre le plus grand du jardin où les oiseaux viennent se reposer.  

La parabole, un bon outil ?

Pourtant une parabole n’est-elle pas justement, comme une métaphore, un procédé imparfait par l’emploi de sens figurés et non de sens propres ? Convient-elle à l’Écriture sainte et à la science sacrée, science par excellence ? Procéder par des similitudes et des représentations, nous dit saint Thomas d’Aquin lorsqu’il traite de ces questions [2], ne revient-il pas à parler en poète plus qu’en maître, la poésie étant la plus infime parmi les doctrines ? Les similitudes sensibles ne cachent-elles pas la vérité sous des voiles, alors qu’il faudrait la mettre en pleine lumière ? Enfin les similitudes employées ne devraient-elles pas venir des créatures les plus élevées et les plus nobles et non les plus matérielles et les plus basses, comme il semble si souvent : je suis le chemin, le roc ?  

Un sens caché ?

Mais il y a plus : les gnostiques des premiers siècles professaient une interprétation erronée des dogmes chrétiens en donnant un sens nouveau aux paraboles, un sens caché, le leur bien sûr, et comme le rapporte saint Irénée [3] : le Sauveur aurait…

Pour continuer à lire cet article
et de nombreux autres

Abonnez-vous dès à présent

Bruno COUILLAUD

Ce contenu pourrait vous intéresser

À la uneÉgliseÉducation

Sessions « Cultur’Elle » : Mettre au monde le vrai, le beau, le bien

Initiatives chrétiennes | À 45 km de l’abbaye de Lagrasse, dans un ancien monastère de clarisses, vit une communauté de religieuses, les Chanoinesses régulières de la Mère de Dieu. Depuis 2023, elles proposent les sessions « Cultur’Elle ». Cette formation se découpe en trois week-ends et s’adresse aux femmes à partir de 23 ans pour leur faire réaliser leur rôle unique de transmission de la culture, au service de la société. Entretien.

+

Cultur’Elle azille
ÉgliseSpiritualité

L’Esprit Saint dans la foi de l’Église

Parole du Pape | Dans sa dernière catéchèse sur l’Esprit et l’Épouse qui analyse surtout la conduite et l’action de l’Esprit Saint dans l’Église, le 16 octobre, le Pape s’est penché sur la foi de l’Église en l’Esprit Saint, grand méconnu de la vie spirituelle et pourtant l’une des trois Personnes divines !

+

esprit saint
À la uneÉglise

Les chrétiens, persécutés et oubliés ?

Un rapport publié par l’Aide à l’Église en détresse alerte sur l’intensification des persécutions contre les chrétiens dans 18 pays, mettant en lumière un déplacement de la violence islamiste vers l’Afrique et une répression accrue dans les régimes autoritaires.

+

AED chrétiens persécutés