L’Avent, temps de l’espérance comme l’a rappelé le Pape lors de l’Angélus du 27 novembre dernier, tombe à point pour raviver en nous la flamme de la petite espérance, malgré les heures sombres que nous vivons et la honte que provoque chez tous les vrais catholiques l’approbation par le parlement de l’insertion dans la Constitution du droit à l’avortement. On aurait envie de dire à nos parlementaires ce que le pape François avait dit aux journalistes à propos de l’euthanasie, dans l’avion qui le ramenait du Kazakhstan : « Tuer n’est pas humain, point final. Si tu tues avec des justifications, oui tu finiras par tuer de plus en plus. Ce n’est pas humain. Tuer, laissons cela aux bêtes ».
L’Avent est source de consolation, parce qu’il est tout à la fois attente et venue de Jésus, sous ses trois dimensions : dans la crèche, dans l’âme et à la fin des temps par le jugement. Dans le premier avènement, il vient en chair et infirmité; dans le deuxième, il vient en esprit et en puissance; dans le troisième, il vient en gloire et en majesté et le deuxième avènement est le moyen par lequel on passe du premier au troisième.
En ce temps de préparation, nous revivons les promesses messianiques : le Seigneur va venir. C’est le fondement de notre espérance, comme il l’était du peuple hébreu malgré ses nombreuses infidélités. Isaac était le type de Jésus, vrai fils de la promesse. Jésus est et sera toujours notre consolation. Vivons au jour le jour, car demain se suffira à lui-même. C’est ainsi dans la confiance en Dieu sauveur que nous pourrons traverser les moments difficiles ou douloureux de notre vie. N’éteignons jamais par notre faute la mèche qui brûle encore et qui alimentera le brasier de notre amour par le feu de l’Esprit Saint. Dieu est toujours proche, car c’est un Dieu personnel qui vient toujours à notre rencontre, même si nous prenons, comme Jonas, le chemin opposé à lui. N’oublions jamais cela. Dieu, comme le Père de l’enfant prodigue, nous attend toujours pour nous accueillir dans son étreinte paternelle et maternelle. Dans le tableau de Rembrandt, le père a une main d’homme et une main de femme pour représenter la miséricorde divine dans ses deux dimensions paternelle et maternelle.
Le Pape répond aux deux questions que pose l’annonce de la venue du Seigneur. Comment le Seigneur vient-il ? La distraction, la fascination des bagatelles et mille petits riens nous empêchent bien souvent de voir le Seigneur marcher avec nous sur la route de la sainteté. Nous n’écoutons pas vraiment la voix de Jésus qui parle à notre cœur. La venue du Seigneur peut alors nous apparaître purement théorique. Deux dangers nous guettent sur ce point. D’abord celui de ne pas vivre de la vérité de la venue de Jésus non seulement dans notre monde, mais encore dans notre âme. Nous sommes tous et chacun les brebis du Seigneur et les vraies brebis écoutent sa voix et marchent sur ses traces. Mais trop souvent, c’est le second danger, nous imaginons que Jésus vient d’une manière éclatante. Cela sera vrai à la fin des temps. Mais pour l’heure, il vient comme à Noël, sans faire de bruit. Dieu est caché, mais il est toujours là, comme il le disait à sainte Catherine de Sienne. Laissons le faire, agir et marcher avec nous. Avec lui, nous serons en sûreté.
Mais comment reconnaître et accueillir le Seigneur ? Jésus nous a mis en garde sur ce point. Nous devons être toujours éveillés dans la prière, attentifs et vigilants. Sans cela nous ne nous rendrons pas compte de sa venue et surtout nous ne serons pas préparés à sa visite. Saint Augustin disait fort justement : « Je crains le Seigneur qui passe, je crains qu’il passe et que je ne le reconnaisse pas ». Demandons à Marie, la Vierge de l’écoute et de l’attente de nous soutenir durant tout l’Avent de notre vie.