Le baptême en justice

Publié le 11 Sep 2013
Le baptême en justice L'Homme Nouveau

Alors que la Charte de la laïcité fait encore parler d’elle avec le souhait de certains (Observatoire de la laïcité, le syndicat d’enseignants Snalc, etc.) de la voir affichée aussi dans les établissements privés sous contrat, la question de la suppression du baptême des registres vient de connaître un nouveau rebondissement. Hier après-midi, la cour d’appel de Caen (14) a annulé une décision du tribunal de Coutances (50) qui avait condamné pour la première fois en France un diocèse à effacer un baptême des registres. Le cas était extrême, mais révélateur de ce que la laïcité républicaine la plus agressive souhaite obtenir dans sa lutte séculaire contre le christianisme.

Libre-penseur, comme on dit, c’est-à-dire enfermé dans le système clos de la haine anti-catholique, René Lebouvier avait déjà obtenu l’inscription sur le registre de son ancienne paroisse de la mention : « A renié son baptême ». Une première victoire insuffisante à ses yeux et qu’il entendait parfaire par la suppression pure et simple de son nom dans le registre paroissial.

La cour d’appel lui a donné tort, estimant que sa volonté de ne pas appartenir à la religion catholique avait été respectée, précisant même, contre un des arguments du plaignant sur l’atteinte à sa vie privée, qu’il était le premier responsable de l’aspect public de son ancienne appartenance au catholicisme et de son refus désormais d’en faire partie. Qui, en effet, va lire les registres paroissiaux, en-dehors des démarches administratives propres à l’Églises ou des recherches historiques ?

René Lebouvier entend se pourvoir en cassation, voire aller devant la justice européenne. Son refus du catholicisme, son reniement présent, ont été actés dans le registre de sa paroisse. Mais le laïcisme le plus hargneux veut plus : il entend réécrire l’Histoire en rayant la trace d’un acte posé dans le passé. D’où cette demande de suppression de la mention même du baptême. Une sorte de révisionnisme religieux, qui en fait ne constitue pas une simple réinterprétation du passé, mais une volonté d’effacement total, de liquidation définitive, d’élimination éternelle. En somme, un refus du réel, une fuite du présent comme du passé, une pression sur le futur. Et un nouveau couplet de la vieille chanson totalitaire : « Du passé, faisons table rase ».

Ce contenu pourrait vous intéresser

À la uneSociété

« Mourir pour la vérité » de Corentin Dugast : reconstruire notre vie intérieure

Entretien | Dans son nouveau livre, Mourir pour la vérité, Corentin Dugast rend hommage à Charlie Kirk, figure chrétienne assassinée pour son engagement, et appelle les catholiques à renouer avec une vie intérieure authentique. Entre prière, combat doctrinal et exigence de vérité, il invite à sortir de l’indignation permanente pour retrouver un témoignage chrétien ferme, paisible et profondément incarné.

+

Charlie kirk Amérique Corentin Dugast
SociétéÉducation

Éduquer à l’heure de l’intelligence artificielle

Entretien | Alors que l’intelligence artificielle s’immisce dans tous les domaines de la vie quotidienne, Jean Pouly, expert du numérique et des transitions, alerte sur les dangers d’une génération livrée aux algorithmes sans accompagnement et invite à reprendre la main sur nos usages numériques. Entretien avec Jean Pouly, auteur de Transmettre et éduquer à l’heure de Chat-GPT (Artège).

+

intelligence artificielle
SociétéBioéthique

Filiation : quand le lien se dissocie du vivant

C’est logique ! | La reconnaissance par la France de deux enfants conçus par PMA après la mort de leur père rouvre un débat fondamental : qu’est-ce qu’engendrer ? Entre lien biologique et reconnaissance juridique, la filiation se voit détachée de son fondement naturel, au risque de transformer une relation d’être en simple fiction légale.

+

PMA post mortem filiation
SociétéArt et Patrimoine

L’exposition : Jacques-Louis David

Le musée du Louvre propose une exposition consacrée à l’ensemble de la carrière du peintre Jacques-Louis David (1748-1825) jusqu'au 26 janvier 2026. Cette retrospective est rendue possible par l’exceptionnelle collection que possède le musée.

+

Jacques-Louis David