Auteur de Père Elijah et de nombreux autres ouvrages traduits principalement aux Éditions Salvator, Michael O’Brien écrit également des contes.
Dans cette histoire vraie, un vol particulièrement injuste et cruel devint, par la miséricorde de la victime, l’occasion de convertir son auteur. Sous le régime nazi, vivait, dans une petite ville allemande, une famille catholique très pieuse du nom de Schmidt. Ils assistaient quotidiennement à la messe et récitaient le chapelet tous les soirs après le souper. La journée ne se finissait pas sans la lecture par le père de famille, Karl, d’un psaume des Saintes Écritures. Karl était vraiment le chef spirituel de la famille. C’était un homme aimable et bon, connu pour son sens de l’humour et son amour pour la jeunesse. Il était professeur dans un lycée, extrêmement estimé par ses élèves, au point que beaucoup d’entre eux l’accompagnaient à la messe chaque matin avant les cours. Il leur lisait les encycliques papales contre le national-socialisme et dénonçait avec fermeté les outrages commis par les Chemises brunes. Aussi, quand Hitler fut élu avec une large majorité, Karl fut consterné. Il fit remarquer à ses élèves que seulement une minorité de catholiques avait voté pour le nouveau dirigeant. Il leur avait enseigné que le catholicisme est une religion bâtie sur des vérités objectives, et qu’il n’était pas possible à un catholique de voter pour une mauvaise loi ou un mauvais dirigeant même dans une logique de moindre mal. On ne peut pas compromettre une partie de sa foi sans risquer son effondrement total. Pendant les années au cours desquelles le parti nazi infiltra toutes les couches de la société, les catholiques furent l’objet d’attaques continuelles, prix à payer pour leur attachement à leurs principes. Karl fut menacé par la Gestapo locale, s’il ne cessait pas d’amener les jeunes à la messe, d’être enrôlé dans l’armée et envoyé sur le front russe. Il continua comme avant mais, un par un, ses élèves délaissèrent les rendez-vous matinaux du Saint Sacrifice. Quelques-uns rejoignirent les jeunesses hitlériennes. Les autres souhaitaient juste éviter tout conflit potentiel avec l’État. Karl fut bientôt abandonné par tous sauf par ses propres enfants qui choisirent de l’accompagner à la messe quotidienne durant toutes les années de guerre. Dans cette ville, vivait un dominicain bien connu pour sa ferveur et son courage. Après avoir hésité à l’arrêter car il était très…