La vaticaniste Sandro Magister rapporte dans un article publié aujourd’hui sur son site les propos vigoureux tenus par le cardinal chinois Joseph Zen dont on trouvera un portrait dans le dernier hors-série de L’Homme Nouveau, qui vient justement de paraître.
Dans un entretien accordé à Asia New, l’agence de presse de l’Institut pontifical des Missions étrangères, le cardinal Joseph Zen met, en effet, en cause la communauté de Sant’Egidio et Gianni Valente du mensuel catholique international, proche de Communion et Libération, 30 Jours.
La raison de sa colère (car il s’agit bien de cela) ? La Communauté de Sant’Egidio a, en effet, invité à l’une de ses rencontres interreligieuses (à Munich, du 11 au 13 septembre dernier) un évêque chinois qui en participant à une ordination illicite d’un nouvel évêque non approuvé par Rome a désobéi de manière flagrante au Saint-Père. Il reproche au journaliste Gianni Valente qui a réalisé un entretien avec ce même évêque de n’avoir rien objecté aux propos de celui-ci « qui porte gravement préjudice à l’unité de l’Église », cachant par ailleurs la réalité du régime communiste.
Selon Sandro Magister, toujours très bien informé :
« Les dirigeants qui, au Vatican, s’occupent de la Chine considèrent que les activités de la Communauté de Sant’Egidio et celles de Communion et Libération en ce qui concerne ce pays font plus de mal que de bien, dans la mesure où elles sont trop influencées par la politique de Pékin. En ce qui concerne la Communauté de Sant’Egidio, cette sujétion au régime a été constante depuis que ce mouvement s’occupe de la Chine. Dans le cas de Communion et Libération, en revanche, c’est une nouveauté qui date de ces dernières années. »
Mais pour sa part, le cardinal Zen va plus loin. Il reproche au cardinal Ivan Dias, ancien préfet de la Congrégation pour l’évangélisation, d’avoir tenté de rejouer pour la Chine la « désastreuse » Ostpolitik. Une tentative avortée qui est aujourd’hui remplacée par une autre politique, menée par Mgr Savio Hon Tai-fai, dont on trouvera également un entretien dans le dernier hors-série de L’Homme Nouveau
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En attendant, pour le cardinal Zen, la ligne à adopter par les catholiques chinois est claire :
« Le vrai bien, pour l’Église qui est en Chine, ce n’est pas de continuer à marchander avec des organismes qui sont non seulement étrangers mais clairement hostiles à l’Église, mais de mobiliser les évêques et les fidèles pour qu’ils s’en débarrassent ».
On le voit, il se joue en Chine une partie importante pour l’avenir du christianisme en Asie. Pour mieux connaître l’Histoire, la réalité actuelle et les perspectives du catholicisme chinois, le dernier hors-série de L’Homme Nouveau, Quand l’Église en Chine s’éveillera
, tombe à pic. Soixante-quatre pages pour 6 euros seulement pour comprendre les enjeux de l’un des grands desseins de Benoît XVI.