Créé par des professionnels de santé pour leurs confrères, le Centre culturel Simone Weil propose des formations alliant médecine et philosophie. À l’occasion de son séminaire de novembre, il invite praticiens, étudiants et aidants à redécouvrir la vocation profondément humaine et éthique de la médecine face aux défis contemporains. Présentation par François et Marie Lauzanne, pharmaciens et fondateurs du Centre.
| Qu’est-ce que le Centre culturel Simone Weil ?
Le Centre culturel Simone Weil a été créé par des professionnels de santé pour les professionnels de santé. Cette association œuvre pour la formation éthique du monde médical. Nous nous adressons aux praticiens qui désirent exercer une véritable médecine hippocratique. Cela ne peut se faire sans les outils philosophiques adaptés. Nous proposons donc différentes formations et séminaires qui mettent en lien la médecine et la philosophie. À ce titre, le centre organise un séminaire du 8 au 11 novembre dont le thème est « La médecine hippocratique au cœur de ma profession, de ma vocation, de ma mission ». Nos séminaires sont structurés autour des différents cas concrets que peuvent rencontrer les praticiens. La philosophie est mise au service des questionnements des professionnels de santé. Ce centre œuvre pour alimenter une réflexion, une argumentation sans polémique ni militantisme. Nous donnons aux professionnels de santé des outils philosophiques pour réfléchir, discerner et agir.
| Qu’est-ce que « la médecine hippocratique » ?
La médecine hippocratique se fonde sur une anthropologie objective de la personne humaine définie au début de l’ère chrétienne par Boèce comme « la substance individuée de nature rationnelle », en reprenant des termes issus de la pensée gréco-latine. Toutes les étapes de l’histoire de la médecine (avec Hippocrate, Aristote, Galien et saint Thomas d’Aquin) s’appuient sur cette anthropologie de la personne douée de discernement et capable de décisions morales. On peut donc dire que c’est une médecine qui prend en charge le patient en tant que personne avec toutes ses dimensions corporelles et spirituelles, en établissant une relation unique entre le soignant et le soigné. Le métier de médecin a beaucoup évolué en se détournant de la notion de patient-personne au profit du patient-individu. Le patient devient un objet de soin indifférencié, interchangeable, négligé dans sa singularité et sa complexité. C’est une médecine qui obéit aux injonctions d’ordre économique et légal. À l’opposé, la médecine hippocratique est un art et…