Si la France se trouve dans une désastreuse situation de désordre institutionnel et social, c’est bien par une volonté dont témoignent d’ailleurs les propos du chef de l’État. Mais il ne s’agit pas seulement d’une basse manœuvre politicienne pour rester au pouvoir. Se dessine là la vraie nature de la postmodernité, qu’il s’agit avant tout de bien comprendre pour y opposer une action structurée tendue vers le bien de la Cité.
« Je leur ai balancé ma grenaille dégoupillée dans les jambes. » C’est en ces termes que le président de la République a expliqué à un proche sa décision de dissoudre l’Assemblée nationale après les élections européennes. Celui qui, par sa fonction, est parfois qualifié de « père de la nation » – reste d’une vieille tradition monarchique –, celui qui est en principe le premier chargé du bien commun de notre pays a créé volontairement les conditions d’une situation de chaos et s’en est réjoui. Le procédé est machiavélique, ont pu dire certains commentateurs. C’est à nos yeux pire encore, car si le Florentin justifiait l’usage de tous les moyens, bons ou mauvais, tant qu’ils étaient efficaces, il s’agissait pour lui d’agir pour conserver l’État. La dissolution décidée au mois de juin crée au contraire un risque de déstabilisation de l’État et des institutions, mais elle préservera, soyons en sûrs, les lois permissives et déconstructivistes de la dernière décennie.
Chaos politique, intellectuel et institutionnel
L’initiative provient du président sous le mandat duquel la PMA a été légalisée, le « droit » à l’avortement constitutionnalisé et alors que nous nous apprêtions à voir l’euthanasie autorisée par le législateur. Il n’y a là rien d’étonnant. Tout se tient, car le chaos politique suit logiquement le délitement des élites, la confusion dans les esprits, l’affaiblissement des volontés, l’effondrement démographique, la politique migratoire et la repentance systématique à l’égard du passé de la France. Le désordre, y compris dans les rues, la dislocation des institutions, la défiance à l’égard de quiconque ne sont que les conséquences concrètes d’une perte des repères humains et politiques naturels. Nous savons aussi qu’un pays qui fait du sacrifice des plus petits (L’avortement) un fondement de son régime ne peut prétendre à la paix. Cependant, une telle décision s’inscrit aussi dans une logique politique caractéristique des profondes mutations de la postmodernité. Cette dernière…