Le 29 juin, le Pape François a prononcé une homélie pour la bénédiction des palliums pour les nouveaux archevêques métropolites, à l’occasion de la saint Pierre et saint Paul.
L’Église célèbre les apôtres Pierre et Paul dans une fête unique comme étant à l’origine de l’Église de Rome. À condition que l’on maintienne une primauté de juridiction et pas seulement d’honneur, cette expression employée par la Préface de la fête n’a rien de janséniste. Depuis Paul VI, le pape confère en ce jour le pallium qui est désormais réservé exclusivement aux archevêques métropolitains.
Le pallium
Le pallium est un tissu en pure laine, placé sur les épaules du pape et des archevêques. On le considère à juste titre comme une image du joug du Christ, que l’archevêque prend sur ses épaules. Il symbolise donc le joug de Dieu, c’est-à-dire sa volonté, qu’il accueille. Cette volonté n’est pas pour l’archevêque un poids extérieur, qui l’opprime et qui lui enlève la liberté. Connaître ce que Dieu veut, connaître quel est le chemin de sa vie, telle était la joie d’Israël, tel était son grand privilège. Telle est aussi la joie de l’archevêque qui sait que la volonté de Dieu ne l’aliène pas, mais au contraire le purifie, parfois même de manière douloureuse.
L’archevêque, pasteur des brebis, est ainsi au service du salut de tout le monde, de toute l’Histoire. Le symbolisme du pallium est même plus concret encore : la laine d’agneau entend représenter la brebis perdue, celle qui est malade et celle qui est faible, que le pasteur met sur ses épaules et qu’il conduit aux sources de la vie. La parabole de la brebis perdue que le berger cherche dans le désert, était pour les Pères de l’Église une image du mystère du Christ et de l’Église.
L’humanité est la brebis perdue qui, dans le désert, ne trouve plus son chemin. Jésus ne veut pas l’abandonner. Il se met debout, il abandonne la gloire du Ciel, pour retrouver la brebis et pour la suivre, jusque sur la Croix. Il la charge sur ses épaules, il porte notre humanité, il nous porte nous-mêmes. Il est le Bon Pasteur, qui donne sa vie pour ses brebis. Le pallium exprime donc avant tout que nous sommes portés par le Christ. Mais, en même temps, le Christ nous invite à nous porter les uns les autres. Ainsi, le pallium devient le symbole de la mission du pasteur.
Les apôtres Pierre et Paul, grâce à leur rencontre avec le Christ Ressuscité, vécurent une grande et belle expérience pascale. Ils furent libérés et les portes d’une vie nouvelle s’ouvrirent pour eux. Pierre fut libéré de nuit de prison. Il vécut ainsi le nouvel exode du nouvel Israël qu’est l’Église. Dieu libère toujours son Église, même quand elle est persécutée. Le sang des martyrs est une semence de chrétiens, disait déjà Tertullien.
Les portes s’ouvrent au-devant de Pierre par la puissance de Dieu, mais, fait singulier et curieux, Pierre a ensuite du mal à entrer dans la maison des chrétiens. Celui qui va à la porte pense à un fantôme et non au Prince des Apôtres. Il n’ouvre pas. Et le Pape de remarquer que bien souvent les communautés méconnaissent la sagesse d’ouvrir la porte.
Saint Paul, lui aussi, a connu une expérience pascale. Il s’avère de nos jours d’urgente nécessité de regarder sans cesse vers ce Père dans la foi, cet Apôtre de la lumière du monde, qui, « oubliant le chemin parcouru », s’est tendu de tout son être vers le but, pour devenir à son tour un modèle fascinant et entraînant d’imitation du Christ. La course achevée, voilà que Paul, l’amant de l’Unique, a semé la graine enfouie comme une promesse de vie.
À nous de la faire fructifier, avec l’aide de Marie. La graine enfouie le long de la Via Ostia s’est transformée en un grand arbre, après la tourmente de la persécution. Le sang du petit juif de Tarse, versé en libation acceptée irrigua l’Imperium Romanum. La Rome chrétienne remplaça alors la Rome païenne. Que Marie nous apprenne à être fiers de l’Église de Rome.
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